David Szalay : Turbulences

david szalayDavid Szalay, écrivain anglais né en 1974 à Montréal au Canada, vit aujourd’hui à Budapest. Auteur d’une petite poignée de romans, après Ce qu’est l’homme en 2018, son nouvel ouvrage, Turbulences, vient de paraître.

Difficile de résumer ce roman car il n’y a pas une histoire mais une succession de petits évènements, liés entre eux par une astuce de construction romanesque. Imaginez une douzaine de courtes nouvelles en autant de chapitres, chacune reliée à la précédente par un  vol aérien entre deux villes, deux pays différents à chaque fois, où l’un des personnages du texte précédent part vers un  autre pour une raison quelconque et ainsi de suite. Pour prendre une autre image plus claire ( ?), la transmission du flambeau olympique avant les Jeux. La flamme parcourt le monde, passée de main en main, de personne à personne et finalement on s’aperçoit que le monde est petit, peut-être la morale de cette histoire ?

Nous croiserons donc, dans le désordre et pour quelques exemples, une journaliste brésilienne partant à Toronto s’entretenir avec une écrivaine célèbre, laquelle doit la quitter aussitôt pour filer rejoindre sa fille qui va accoucher à Seattle où elle croise une admiratrice de Hong-Kong qui retourne au pays où son couple périclite…. Etc.

Chaque chapitre est une toute petite nouvelle, pleine d’empathie pour des gens ordinaires de toutes les catégories sociales avec des problèmes très humains : cancer, divorce, femme battue, immigrés, amant et maîtresse, gay… Tout est décrit avec une certaine tendresse, c’est fin et subtile et il se dégage de ce roman beaucoup d’humanité avec un talent certain pour en dire beaucoup en très peu de mots. Ainsi va le monde. Ces gens pourraient tous être de votre ville, David Szalay les fait citoyens du monde. Londres, Sao Paulo, Dakar, Doha et c’est kif-kif bourricot.

Le roman est court, je ne me suis pas ennuyé à le lire mais tout du long et maintenant encore, je me demande quel était le propos exact de l’écrivain. Et puis – mais là, c’est l’avis d’un pauvre lecteur lambda – quand les mêmes ficelles de construction (voir son précédent opus) tournent au procédé on est moins ébloui.  


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois