Colette : La Vagabonde

Colette, Alexandra David-Neel, Sidonie-Gabrielle Colette, dite Colette (1873-1954, est une femme de lettres française, également mime, comédienne, actrice et journaliste. Elle est l'une des plus célèbres romancières, aussi bien en France qu'à l'étranger, de la littérature française. Deuxième femme élue membre de l'académie Goncourt (en 1945, après Judith Gautier en 1910), dont elle est présidente entre 1949 et 1954, elle est nommée pour le prix Nobel de littérature 1948. Elle est la deuxième femme en France à recevoir des funérailles nationales. Ce roman, La Vagabonde, date de 1910.

Renée Néré, trente-quatre ans, femme de lettres devenue artiste de music-hall, vit seule depuis un douloureux divorce qui l’a éloignée des hommes à jamais semble-t-il (« je n’aimerai plus personne, personne, personne ! »). Mais peut-on dire jamais ?

Le roman qui fait largement appel au vécu de Colette - divorcée, elle fera du music-hall pendant six ans - est découpé en trois parties bien nettes. La première se déroule dans les milieux du théâtre, la vie quotidienne et difficile des artistes, le spectacle et le public, les hommes trop pressants aux portes des loges… tout ceci m’a un peu rappelé Alexandra David-Neel et son roman Le Grand Art.  Dans la seconde partie, un admirateur plus tenace, Maxime Dufferein-Chautel, qu’elle surnomme le Grand-Serin, lui colle de plus en plus aux basques. Elle l’ignore puis elle le moque et finit néanmoins par lui accorder un baiser. Alors qu’ils semblent se rapprocher – à très petits pas – on lui propose une tournée de quarante jours à travers la France. Renée est partagée, elle sent frémir en elle quelque chose pour cet homme mais ce contrat est aussi très tentant et elle part. La dernière partie, est un échange de correspondance durant cet éloignement. Eloignement qui les rapproche encore plus, au point que Max (oui, maintenant nous en sommes là) lui propose le mariage… à son grand désarroi.

Le roman gagne en intérêt au fur et à mesure qu’on y entre et la dernière partie atteint des sommets d’une extrême intensité psychologique. Renée chérit sa liberté, son mariage fut une catastrophe qui l’a vaccinée contre toute récidive, mais la gentillesse sans hardiesse de Max l’a prise au dépourvu, peut-être qu’avec lui elle pourrait refaire sa vie – vie financièrement assurée, il vit de son exploitation forestière près de son château dans les Ardennes - ? Le dilemme la tenaille, « je me sens toute usée, et comme incapable de reprendre l’habitude de l’amour, et effarée d’avoir encore à souffrir pour lui. » Dans son esprit, amour et souffrance sont intiment liés. A la fin Renée fait son choix, entre vivre seule mais libre, ou bien accepter la compagnie aimante mais liante d’un homme.   


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois