Les filles de Salem

Les filles de SalemLes filles de Salem de Thomas Gilbert, Dargaud

Pour résumer:

Une plongée passionnante et terrifiante dans l’univers étriqué et oppressant de la colonie de Salem, en Nouvelle-Angleterre, au 17e siècle. Un village dont le nom restera tristement célèbre pour l’affaire dite des « Sorcières » qu’Abigail nous raconte, elle qui, à 17 ans, fut une des victimes de l’obscurantisme et du fanatisme religieux à l’oeuvre. Tout commence quand un jeune garçon lui offre un joli petit âne en bois sculpté…

Ce que j’en pense:

Dans le petit village de Salem, tout semble paisible mais le révérend voit bien que ses ouailles se détournent de Dieu et ce n’est pas bon pour son commerce. Dans cette atmosphère étouffante, Abigail, une jeune fille de 17 ans tente de vivre dans les préceptes que lui inculque sa famille. Mais tous ces carcans la gênent. Elle voudrait aimer qui elle souhaite, danser, se promener en toute liberté. Alors, quand le révérend décide de faire un grand ménage, ce sont les femmes qui sont montrées du doigt. Ce sont elles qui ont fait rentrer la perversion dans Salem, ce sont elles qui tentent les hommes. Pour retrouver son pouvoir et remettre une main mise ferme sur sa population, ce dernier n’hésite pas à les accuser de sorcellerie. Ainsi, s’ouvrira l’un des procès les plus injuste et sanglant de l’Histoire.

Le scénario de ce roman graphique est mené d’une main de maître. On ne peut d’ailleurs n’être qu’admiratif face à cette maîtrise de l’histoire. Thomas Gilbert met lentement et subtilement en place l’atmosphère du village de Salem pour en venir de manière impitoyable au procès. Il met en avant l’absurdité et les conséquences d’un obscurantisme aveugle. L’auteur choisit également de mettre au centre de son récit la jeune Abigail dont la seule faute et d’avoir vu des choses qu’elle n’aurait jamais dû voir. Face à une telle lecture, comment ne pas se révolter en découvrant la violence et l’injustice dont ont été victimes ces nombreuses femmes.

Un tel récit se devait d’avoir une esthétique à sa mesure. L’ambiance étouffante est bien retranscrite et l’usage des couleurs sombres est de mise. Les corps sont filiformes, maigres voire décharnés. Les traits des visages sont tirés et presque effrayants. Cela m’a parfois fait penser au dessin de Joann Sfar. Graphiquement, on reconnaît néanmoins la patte de Thomas Gilbert avec ses traits fins.

Bref:

Une lecture que je vous conseille vivement.

Si je devais le noter:

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Un petit aperçu:

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