Un pâtissier pour Noël (Avril Morgan)

Un pâtissier pour Noël (Avril Morgan)

Auteur : Avril Morgan

Éditions : Evidence éditions

Paru le : 19 Octobre 2022

299 pages

Thème : Romance de noël

disponible sur le site de l'éditeur

et sur Amazon

J'ai aimé :)

 Résumé 

  « Cette année, Ruby Thibault organise le réveillon de Noël.
Décorations, traiteur et pâtissier, tout doit être irréprochable !
Et c’est à la dernière minute que la styliste prend les choses en main. Après des dizaines de refus, le célèbre pâtissier Laszlo Harvey accepte de l’aider. C’est en quelque sorte un retour de bâton… Ruby l’a soutenu au collège, lorsqu’il était au plus bas.
Aujourd’hui, l’homme n’est plus le jeune adolescent en plein mal-être. Au contraire, il ne la laisse pas de marbre.
Il est craquant, piquant, envoûtant, mais Ruby n’est pas prête à se lancer dans une relation. Fraîchement célibataire, la femme revit à peine.
Et malgré elle, ce réveillon changera la donne.
Il se pourrait que Laszlo ne sache pas que cuire des gâteaux… »
   

 Ma chronique

Je remercie la maison d'éditions Evidence pour l'envoi de cette lecture. Le titre me semblait intéressant, cela parle de pâtisserie et comme je suis gourmande, j'avais hâte de découvrir tout cela. Dès le prologue nous suivons Ruby, une femme de bientôt trente ans qui parle enfin avec son compagnon du moment : Kallen. Le mariage ne se fera pas dans trois mois, il ne se fera pas du tout. Elle a enfin pris les devants et arrive à le quitter. Pas de violence, pas de mots méchants, juste son amour pour lui qui s'est étiolé si vite qu'elle ne voit pas pourquoi rester avec lui. Une décision qui attriste les deux, mais elle en a besoin et redevient célibataire. Son travail de styliste compte beaucoup et sa nouvelle liberté acquise lui fait du bien : elle peut enfin penser à elle. Trois mois plus tard, elle termine de préparer le réveillon de Noël et si tout est prêt, elle a oublié les gâteaux. Mas attention, il ne faut pas n'importe lesquels, elle vient d'une famille bourgeoise et tout doit être parfait, même si sa mère n'est plus là pour le voir. 

  Après avoir cherché dans un nombre incalculable de pâtissier pour avoir les gâteaux qu'elle désire, elle tombe sur celle de Laszlo Harvey, dont la renommée n'est plus à faire. Les femmes font la queue pour s'offrir une gourmandise et tente même un peu plus, mais cet homme est inébranlable. Cette rencontre n'est pas la première et si elle ne se souvient pas de lui, lui ne l'a jamais oublié. Elle a été la première a lui tendre la main et le réconforter lorsqu'il en avait besoin. C'est donc naturellement et avec quelques piques amusantes qu'il accepte d'être son pâtissier pour cette soirée. Ce réveillon doit être parfait, mais avant d'y arriver, ils vont devoir travailler de concert. Si l'attraction est plus que palpable, des réticences des deux côtés se présentes. Ruby est célibataire depuis trois mois et pense au qu'en dira-t-on, parce que sa famille et son père ont un nom à garder, tout ça, tout ça et Laszlo ne semble pas prêt au vu de son passif. Bref, entre des éclairs et des gourmandises qui font envie, nos deux adultes semblent ne pas savoir comment faire pour soit avancer soit reculer. Si en plus de cela, vous ajoutez deux membres de l’équipe de Laszlo dont une semble jalouse et le père de Ruby qui de toute manière veut contrôler la vie de sa fille, nos deux "héros" vont avoir du mal à trouver leur place.
    Laszlo est énormément sur la réserve et pas uniquement dedans pour ses préparations. Il semble cacher une grande souffrance et si nous en avons une rapidement, nous comprenons au final ce qu'il a vécu. Il a beau être un grand pâtissier, beaucoup le voit comme un opportuniste d'une part et de plus dans l'intimité il a vécu des drames qui le font reculer de deux pas lorsqu'une femme s'approche trop près de lui. Le collège est malgré tout ce qu'il a subit un bon moment, car il a accroché le regard et les mains de Ruby. La suite les a séparé, le temps, les études et un peu plus encore. Lorsque Ruby se rend compte de qui il est, les souvenirs affluent et nous en savons plus, car le livre est du point de vue de la jeune femme (dommage, quelques chapitres de Laszlo auraient été les bienvenus). Les jours avant le réveillon les rapprochent inexorablement et bien entendu cela ne plait pas au père de Ruby qui a des doutes. Lui qui veut absolument que le gendre soit Kellan et personne d'autres, il a eut du mal à comprendre pourquoi sa fille a stoppé leur relation. Ce Kellan est si gentil, si attentionné, si plein de fric et du même statut qu'eux... Je en dirais rien de plus, mais je n'en pense pas moins.
    Il y a des points qui m'ont chiffonné malgré tout. Lorsque dans le livre il est sous-entendu que Laszlo n'est qu'un pâtissier de quartier (en quelque sorte), je n'ai pas compris au vu de toutes les ventes qu'il fait et du personnel qu'il a. Si vraiment il était un simple smicard, il ne pourrait pas faire tout ce qu'il fait et prévoit de faire dans l'histoire. Le langage de Ruby aussi détonne parfois, par moment nous sentons qu'elle est une bourgeoise de premier ordre et à d'autres sa façon de parler est totalement différente et jure parfois. Nous avons pas mal de petites choses qui auraient mérité d'être un peu plus développées comme cette histoire avec Lise, celle avec l'une des employés, le fait que Kallen soit si imbu de lui-même et profite de la soirée pour être encore pire qu'avant. Les amis du père de Ruby ont une large ouverture d'esprit, mais au final ils restent parfois étriqués. Je cherche les petites bêtes qui passent probablement pour rien aux yeux de certains lecteurs, mais j'avoue que j'aurai aimé avoir plus de matières sur ses sujets. Et je pense à la relation père-fille qui est si complexe que la fille n'ose pas parler franchement à son père.     J'ai adoré tout ce qui a tourné autour de la pâtisserie, même si je n'ai pas compris pourquoi Ruby n'a pas réussi à avoir de gâteaux individuels dans d'autres pâtisseries (mon père était probablement de la vieille école, mais il avait toujours de quoi satisfaire les clients dans sa boutique même le jour J ^^) Les découvertes, la façon de faire, le savoir-faire et les retrouvailles sont de bons moments. Les souvenirs sont les mêmes pour l'un ou l'autre et les regrets s'imposent. Le fait que notre homme n'en veuille pas à la terre entière et préfère attendrir les bouches par des sucreries et non de la vengeance prouve qu'il existe des gens qui sont capable de tout pour pardonner les actes des autres. Il a su avancer et monter sa propre entreprise sans se soucier de ce que les autres peuvent dire ou penser, tout le contraire de Ruby qui a réussi à devenir styliste même si son père n'était pas d'accord. C'est bien la seule chose sur laquelle il a su plier. Entre Laszlo et Ruby il se passe quelque chose, on le lit sans problème. Les échanges de regards, le partage avec la nourriture, la façon dont il se scie d'elle lorsqu'elle rentre à pied. Un brin protecteur, j'ai bien cru qu'il se passerait quelque chose dans ces rues vu le nombre de fois où l'auteur en parle.     En conclusion, une histoire sympathique qui parle de retrouvailles entre deux êtres que le lycée a séparé. De nombreux thèmes sont mis en avant, mais pas assez développés à mon gout : le harcèlement, la violence physique. Le travail bien fait, l'envie de réussir et le pardon sont également évoqués, tout comme la rupture. C'est un récit qui parle aussi d'amitié, de beaucoup de secrets, de mensonges et de liberté, ce qui a manqué cruellement à Ruby durant une bonne partie de sa vie.
 

 Extrait choisi :  

« Un claquement de langue s’élève, signifiant le mécontentement de mon père.
— Il est déjà invité. Cesse ce comportement enfantin. Qu’il ait de la compagnie est une bonne chose. Au vu de ta condescendance, je devine que votre relation n’est pas apaisée. Cela sera le moment pour stopper votre guerre de pacotille. J’ai donc pris la liberté d’accepter. Bonne journée.
Il raccroche sans me laisser le temps de réagir. Quelle enflure ! Il répond à ma place. Si c’était sa fête, je comprendrais. Or, je suis l’hôte. C’est donc à moi de décider. Chose que mon père ne comprend pas. Il a toujours besoin de contrôler un bout de ma vie.
Des images de la fête s’insinuent dans ma tête. Je ne me sens pas de passer la soirée ainsi. J’envisage même d’annuler. Ils fêteront donc tous le réveillon chez eux et je serai tranquille.
Cette idée est ridicule. À dix jours, il est trop tard pour prévenir que je ne suis pas apte à faire une soirée. Que va-t-on dire de moi ? Que je suis une incapable ?
Non. Je vais tenir mon rôle et tout se passera bien. Il n’y aura aucun souci et le réveillon sera parfait. »

Un pâtissier pour Noël (Avril Morgan)


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois