Le bal des ombres

Le bal des ombres

Le bal des ombres suit Bram Stoker de son arrivée à Londres avec sa femme, Florence, jusqu’à son décès en 1912. Il n’a pas connu la notoriété de son vivant mais a travaillé pour celui qui lui inspira sûrement le personnage de Dracula : le grand acteur shakespearien John Irving. Ce dernier l’avait engagé en tant qu’administrateur de son théâtre, le Lyceum Theatre. C’est là qu’il fit la rencontre d’Ellen Terry, celle qui était surnommée la « Sarah Bernhardt anglaise ». 

Ce trio de figures illustres entraîne le lecteur dans le monde des artistes, de la création. Ils entretiennent des relations ambiguës et belles. Les voilà au centre d’une enquête fictive, certes, mais tellement fine, regorgeant de références précises. Au cœur d’une biographie pas comme les autres, d’un texte ingénieux qui hypnotise le lecteur. 

Il faut sans doute avoir lu Dracula pour voir et apprécier les références. Au moins avoir vu le chef d’œuvre de Francis Ford Coppola. La lecture s’accompagne volontiers d’au moins deux émissions diffusées sur France Culture (Bram Stoker dans l’ombre de Dracula, Le bal des ombres, rencontre avec Joseph O’Connor). 

J’ai aimé :

  • Suivre Bram Stoker dans cette recherche de lui-même et de son écriture.
  • Toute une époque : l’ambiance est palpable.
  • Le théâtre : l’effervescence dans les coulisses, les décors,  les costumes, les acteurs, la gestion d’un endroit comme celui-ci.
  • La rencontre avec d’illustres personnages, la manière dont ils sont liés.
  • Les détails du quotidien dans lesquels Bram puise l’inspiration pour écrire Dracula
  • Toutes les références à Dracula et à ses différents niveaux de lecture.
  • Le fait que le récit ne soit pas linéaire mais composé de lettres, de poèmes, d’une narration à la première personne,  d’une narration omnisciente, de retranscription audio…
  • Il y a une Angleterre avant et une Angleterre après Jack l’Éventreur, cela est bien montré. 
  • C’est un roman qui coche beaucoup de cases : roman gothique,  historique, d’amour, une histoire de fantômes, une histoire sur la vie, la mort, la vie après la mort…
  • Oscar Wilde qui vient dire bonjour !
  • Les précisions sur ce que les artistes, lecteurs et spectateurs doivent à  ce trio encore de nos jours. 
  • Un roman hommage, un merci à ceux qui font vibrer.

Un roman envoûtant et magnifique. 
Un texte d’une grande émotion. 
Juste parfait ! 

Présentation de l’éditeur :
Joseph O’Connor rejoint le catalogue des Editions Rivages après de longues années passées chez Phébus, où il était l’un des auteurs emblématiques. Grand romancier irlandais, il revient à la veine historique qui a fait son succès avec ce roman malicieux sur la vie de Bram Stoker, le créateur du mythique Dracula. Mais il refuse toute biographie romancée trop linéaire et se lance dans une fiction inventive, surprenante, qui évoque aussi une figure légendaire du théâtre anglais, l’actrice Ellen Terry, sorte de Sarah Bernhardt londonienne, figure féministe et puissante. Roman d’amour, roman sur les mystères et les errances de la création, ce texte est une célébration de l’Art de raconter et de vivre des histoires.


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois