Verre Cassé et Mémoires de porc-épic

Verre Cassé et Mémoires de porc-épicVerre Cassé et Mémoires de porc-épic

Verre Cassé est un client du bar Le Crédit a voyagé. Un jour, le propriétaire, L’Escargot entêté, lui met un carnet dans les mains et lui demande de raconter les histoires des habitués de son bar. L’ancien instituteur, au regard définitivement blasé voire désenchanté sur l’existence, se met alors au travail. L’histoire du gars aux couches Pampers, de l’imprimeur, de Robinette et même l’histoire de Verre Cassé lui-même s’enchaînent alors. Les personnages ont parfois connu de beaux et doux moments. Dans tous les cas, ils sont ensuite tombés très bas, ont été trahis, maltraités. Ils ne peuvent rien effacer, ne peuvent plus s’extraire de là où ils sont maintenant. Alors, ils se confient. Leur version à eux  de leur histoire a aussi le droit d’exister. 

Mémoires de porc-épic n’est pas la suite de Verre Cassé mais est un texte écrit par Verre Cassé. Après la mort de ce dernier, L’escargot entêté le propose à un éditeur. Comme son titre l’indique, Mémoires de porc-épic est narré par un porc-épic. Il attend l’heure de sa mort en se confiant à un baobab sur son existence de double nuisible d’un être humain nommé Kibandi, un mangeur d’hommes. Après quatre-vingt dix-neuf vies ôtées, le centième meurtre ne s’est pas passé comme prévu et Kibandi a été assassiné.

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Ce qui permet de dire que ces deux romans forment un diptyque

  • Verre Cassé est le personnage principal du roman qui a son nom pour titre, c’est aussi lui l’auteur du texte de Mémoires de porc-épic
  • La ponctuation de ces deux romans se limite à des virgules et à des guillemets.

Ce que j’ai aimé dans ces deux romans :

  • La ponctuation : qui rappelle que l’écrivain est sans frontières, sans limites. Libre ! Qui donne aussi un rythme incroyable au livre, s’arrêter de lire est impossible.
  • La maîtrise absolue qu’a Alain Mabanckou de l’écriture : elle est parfaite en tout point, il sait ce que chaque mot veut dire dans tous ses sens les plus profonds, ce que chaque mot projette, provoque chez le lecteur. 
  • Le langage truculent, l’humour.
  • Ce monde de rites, de traditions, les références à ce qui existe encore aujourd’hui.
  • L’aspect de la fable dans Mémoires de porc-épic, son côté fantastique et le fait qu’il s’agisse d’une aventure initiatique.
  • La place, le rôle, le pouvoir, l’intelligence donnés à l’animal dans Mémoires de porc-épic.
  • Les nombreuses références littéraires provenant des quatre coins du monde.

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Verre Cassé et Mémoires de porc-épic sont deux lectures passionnantes, d’une richesse extraordinaire. La force littéraire de ces romans embarque le lecteur en quelques pages et l’emporte de bout en bout, comme s’il était dans une tornade dont il est volontiers le prisonnier. Il en ressort tout ébouriffé, c’est certain, mais tellement plus grand. 

Verre Cassé
Présentation de l’éditeur :
Verre Cassé est un client assidu du Crédit a voyagé, un bar congolais des plus crasseux. Un jour, L’Escargot entêté, le patron, lui propose de mettre sur papier les prouesses héroïco-comiques des habitués… Dans un cahier de fortune, sous la plume désabusée de cet ancien instituteur ivrogne, prend vie l’histoire horrifique d’une troupe d’éclopés aux aventures fantastiques.

Mémoires de porc-épic
Présentation de l’éditeur :
Pour tuer ceux qui se dressent sur son chemin, Kibandi fait appel à son double animal : un porc-épic. La petite bête, philosophe, malicieuse, armée de ses redoutables piquants, exécute les souhaits macabres de son maître. Le couple meurtrier sillonne l’Afrique jusqu’au jour où Kibandi rencontre bien plus redoutable que lui…


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois