Sous le sceau de l’Hiver – Hermine LEFEBVRE

Sous le sceau de l’Hiver – Hermine LEFEBVRE

Sous le sceau de l’Hiver
Par Hermine Lefebvre
Chez ScriNéo

Avertissements de contenu : suicide, dépression, violences physiques, violence familiale, addiction, drogue, LGBTQIAphobie avec notamment embyphobie et intersexophobie, validisme.

Paris, de nos jours. Les hommes ont découvert l’existence de la magie et des Cours faëriques, l’Été et l’Hiver. Après des années de conflit sans merci, la paix établie demeure fragile. Et, lorsque des chevaliers de la Cour d’Été disparaissent sans laisser de trace, elle ne tient plus qu’à un fil… Accusée, la reine de l’Hiver, Medb, fait régner par vengeance un hiver glacial dans les rues de la capitale.
Le jour où Virgile, changelin doué de magie et orphelin, tente de se suicider, Medb le sauve contre son gré et lui propose un pacte : s’il veut mourir, il n’a d’autre choix que d’enquêter pour retrouver les chevaliers disparus et prouver l’innocence de l’Hiver.
Heureusement, son chemin croise celui de Camille, qui a des contacts privilégiés avec les faës et accepte de l’aider. Ensemble, parviendront-ils à éviter une nouvelle guerre ?


Vraiment, j’espère que dans les années à venir les postface de prévention se feront de plus en plus nombreuses ! Je trouve ça assez chouette qu’Hermine Lefebvre ait pris le temps d’expliquer la non-binarité, les néo-pronoms et l’intersexuation. Ce sont deux aspects de la vie qui sont rarement mis en avance dans la littérature sans que ce soit le point central du roman.

Sous le sceau de l’Hiver nous emmène dans une enquête importante pour la paix entre les faës et les humains. En effet, des membres de la Cour d’Eté disparaissent, les Reines se tirent mutuellement dans les ailes… Medb décide d’utiliser un humain pour enquêter à ce sujet. Cet humain : Virgile, 17 ans, suicidant, héroïnomane, maltraité par sa famille et dans un gang. Ca annonce la couleur. Même si je me suis demandé pourquoi une reine faë mettait sa confiance sur un gamin qui est uniquement motivé à l’idée de mourir, j’ai trouvé ça assez merveilleux ces descriptions de ce peuple la plupart du temps invisible aux yeux des humains.
Nous alternons entre deux points de vue : celui de Virgile, cité plus haut, et celui de Camille, fameux personnage non-binaire et intersexe. Camille est un peu plus agé-e, ael est handicapé-e d’une maladie auto-immune qui affecte énormément sa mobilité et souhaite s’engager dans l’Echéquier, une espèce de police qui est là pour veiller sur la paix entre les deux espèces. Hermine Lefebvre a su inclure avec une justesse assez chouette de la diversité dans ses personnages. Cela m’a vraiment fait plaisir à lire. Chaque personnage de ce roman offre un aspect de l’humanité différente, blanche grise ou noire. C’est assez génial à lire.
Virgile est accro à l’héroïne, j’ai trouvé le développement de son personnage juste. L’addiction est souvent vue dans un prisme assez négatif et moralisateur, c’est rafraichissant de voir qu’ici, l’addiction de Virgile est un appel à l’aide, un symptôme de sa dépression et des violences qu’il subit depuis toujours.
Les tensions entre les faës et les humains font échos aux discriminations que plusieurs parties de la population subissent. Sous le sceau de l’Hiver nous offre une jolie critique de la société actuelle, ses instances, etc.

Si le récit d’Hermine Lefebvre a su m’ambiancer, ayant lu le roman en quasiment une nuit, certains points m’ont malgré tout assez chiffonnés. L’entrée dans le bouquin est si vive que j’ai eu l’impression de lire le second tome d’une série, ce qui n’est pas le cas. Il y a un lexique à la fin du roman mais la non-explication de certains termes féériques ont cassés mon implication dans la lecture. Idem, la guerre entre les faës et les humains est très peu expliquée alors que le monde d’aujourd’hui découle entièrement de ce conflit. Un point du passé de Camille est également narré dans le récit qu’à la deuxième partie du roman, ce qui a renforcé mon impression de lire une série dans le désordre.
Malgré tout, Sous le sceau de l’Hiver nous offre une vision assez atypique d’une Paris après-guerre que je trouve très intéressante. J’aurai peut-être aimé avoir plus de descriptions à ce sujet.

Comme vous l’avez lu, j’ai adoré lire Sous le sceau de l’Hiver. J’ai trouvé ses personnages justes, avec un écriture claire et des descriptions féérique. Il y a quelques défauts mais heureusement pas assez pour gâcher une lecture !


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois