The Bone Season, tome 1 : Saison d’Os – Samantha SHANNON

The Bone Season, tome 1 : Saison d’Os – Samantha SHANNON

The Bone Season, tome 1 : Saison d’Os
Par Samantha Shannon
Chez De Saxus

Avertissement de contenu : esclavagisme, agression sexuelle, violence généralisée, discrimination.

2056. Paige travaille pour une organisation criminelle souterraine dans les rues de Scion-Londres, où elle récolte des informations en pénétrant dans l’esprit des gens. Car Paige est une marcherêve, une clairvoyante, et selon les règles de Scion, son existence même est déjà une trahison.
Poursuivie puis arrêtée, elle est déportée vers une colonie pénitentiaire sur l’ancien territoire d’Oxford secrètement occupé par les réphaïm, une race venue d’un autre monde qui récolte et utilise les clairvoyants à ses propres fins.
Paige se retrouve assignée au mystérieux gouverneur Arcturus. Celui-ci devient son maître. Son formateur. Son ennemi naturel. À ses côtés, elle va devoir apprendre à développer son pouvoir pour servir ses ravisseurs, mais surtout pour s’échapper de ce sinistre endroit où elle semble promise à une mort certaine…


La lecture de ce roman est assez cocasse : je l’ai en effet lu une première fois en 2014 lors de sa première sortie française. J’étais jeune à l’époque, je me souviens avoir passé un bon moment mais pas tout avoir compris. Alors publié par J’ai Lu, j’ai fini par revendre mon exemplaire en comprenant que la suite sera sans doute jamais publiée en français.
Erreur heureuse ! Suite au best seller de l’autrice, Le Prieuré de l’Oranger, sa première série, The Bone Season, a été republiée et traduite entièrement chez De Saxus ! Je me suis plongé dans ma lecture avec une joie certaine : quel plaisir de redécouvrir un roman avec un regard plus mature.

Je comprends pourquoi Saison d’Os m’avait laissé sur ma faim, plus jeune. Dès les premières pages, nous atterrissons dans un univers violent où les anomaux sont traqués, torturés, enfermés, tués. Les anormaux, ce sont celles et ceux qui se définissent comme clairvoyants. Scion, un conglomérat despotique, a pris la tête de plusieurs pays européen dont Londres, là où vit Paige notre héroïne. Ils tiennent une position anti-clairvoyant assez simple : ces personnes sont la cause de tous nos problèmes.
Dans ce premier tome, Samantha Shannon nous offre une critique horrifiante du tout-contrôle et de ce que les discriminations peuvent amener : l’enfermement et l’aliénation de certaines populations. Saison d’Os est un roman qui fait sens dans les problématiques mondiales actuelles.

Que se passerait-il si une catégorie de la population se mettait à développer des pouvoirs psychiques ? Dans Saison d’Os, nous sommes prêts de deux siècles après l’apparition des premiers clairvoyants, et c’est clairement la merde. Comme je l’ai évoqué plus tôt : il n’est pas bon d’être différent dans une ville comme Scion-Londres.
Paige est une héroïne passionnante à suivre avec des dilemmes tout à fait humain. Son père est un éminent scientifique chez Scion et elle n’est pas n’importe quel clairvoyant : elle est rêveuse. Elle est dans le haut du panier chez les anormaux, travaillant dans la pègre pour gagner sa croute. La pègre n’est pas vraiment au centre de ce roman, Saison d’Os nous narre plutôt ce qu’il se passe après qu’elle soit capturée par la police locale et envoyée à Sheol I.
Sheol I, prison grandeur nature où les clairvoyants sont esclavagisés pour lutter contre une menace extraterrestres. Esclavagiser par qui ? D’autres extraterrestres humanoïdes, grands et dorés. Même s’ils s’avèrent mystérieux, les bases sont immédiatement posées : ce sont des dieux et tout humain est un être inférieur. Ambiance.
Difficile d’être en empathie avec eux de prime abord… et pourtant ! Arcturus, le maître de Paige, a une morale un peu plus grise que ses congénères. Ses motivations restent secrètes une bonne partie du bouquin, on ne sait pas dans quel camp le situer, Samantha Shannon a très bien réussi son coup là-dessus. Je regarde toutefois le rapprochement que Paige et lui finissent par avoir. Ils sont maître et esclave, geôlier et prisonnière : aucune relation saine ne peut en découler malgré tous les privilèges que Paige a reçu.

La fin de Saison d’Os est très prometteuse, j’ai vraiment hâte de me plonger dans la suite de cette série ! Si le démarrage de ce premier tome est assez lent, on est vite pris dans les engrenages et dans l’urgence qu’éprouve Paige tout au long de ces pages. Je recommande vivement ce roman.


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois