Evravas, tome 1 : Le village de diamant – Tiffany VEYSSET

Evravas, tome 1 : Le village de diamant – Tiffany VEYSSET

Evravas, tome 1 : Le village de diamant

Par Tiffany Veysset

Genre : Fantastique, fantasy, young-adult, aventure

Chez Les 3 colonnes

Content warnings : sang, bagarre, maladie.

Je suis Lo’a et, quand j’ai eu dix-sept ans, ma vie s’est accélérée d’un seul coup. Je pouvais passer d’un monde à l’autre, et je découvrais donc ce nouvel endroit, un monde rempli de magie, de secrets et de rencontres. Aux côtés d’un garçon étrange et asocial, je commençais donc mon voyage, sans me douter un instant des événements qui allaient s’y dérouler. Mes certitudes et ma vie allaient être bouleversées. Un renard qui parle, des races extraordinaires, des lieux incroyables. Un nouveau monde s’offrait à moi. Evravas.


Lire l’ouvrage de l’amie d’une amie est toujours une affaire délicate, surtout lorsqu’il s’agit de l’auto-édition. Avec cette dernière, il y a rarement de juste milieu : soit c’est ignoble soit c’est la perfection. Et autant me contredire tout de suite : le premier tome d’Evravas est un peu des deux.

Je vais tout d’abord me pencher sur le fond. Je vais faire simple : l’univers dans lequel nous jette Tiffany Veysset est merveilleux et plein de promesses. Au début, j’étais tout aussi perdu que Lo’a, notre héroïne. Il y a tant de nouvelles choses ! (Je dois d’ailleurs avouer que niveau prénom de personnages, même à la fin du bouquin, je devais réfléchir pour savoir qui était qui).

Ce n’est pas une chose facile de commencer un premier roman dans la fantasy. Il y a tout un univers a crée, comme l’a fait Tiffany Veysset. Le soucis, c’est que cet univers peu vite partir en freestyle. Notre autrice a réussi à avoir la maîtrise sur Evravas, il y a un réel sentiment d’aboutissement. Pour autant, même si cela a peut-être été l’effet recherché, j’ai été a plusieurs reprises perdu par les informations qu’on nous donne sur les us des coutumes, les races ou encore les bestioles qui peuplent cet endroit. Tout nous est donné en rafale, au moment où Lo’a questionne l’endroit, c’est parfois assez indigeste.

Mais l’histoire que nous propose l’autrice est vraiment intéressante, j’ai su vite plonger entre les lignes, à vouloir savoir où tout cela allait m’amener… et ceux malgré des personnages lisses. En effet, j’ai trouvé les personnages de ce premier tome très insipides, peu aboutis. On nous jette des choses à la figure, on nous fait planer des sous-intrigues les concernant, notamment notre petit renard. Mais strictement rien n’est expliqué. C’est comme si on nous mettait une bombe dans les mains, sans consignes, sans savoir si elle est enclenchée ou non. C’est vraiment dommage.

Et parlons de Lo’a. C’est simple : elle est parfaite, juste un peu bornée. C’est ça le souci avec les personnages de ce roman : ils sont binaires, blanc ou noir. Le méchant est très méchant, il a un rire de méchant. Il y a des tentatives timides de mettre un peu plus de nuances là-dedans (toujours notre petit renard, mais également le fameux chef des rebelles), mais c’est justement trop timide. Heureusement que j’ai été passionné par l’histoire et le monde, sinon j’aurai vite refermé mon livre.

J’ai parlé de l’indigestion liée à la masse d’informations concernant Evravas, mais c’était notamment à cause du fait qu’elles sont données de façon active, dans un dialogue, et non de façon passive. J’aurai aimé des descriptions, un narrateur qui se libère de la voix de Lo’a pour apporter des précisions sans que cela alourdisse le texte. Je dirai que la narration est l’un des soucis majeurs de ce roman : Lo’a nous raconte son histoire et le discours est très oral. Je sais qu’à titre personnel, je serais envouté si quelqu’un me raconte cela autour d’un feu. Mais je ne suis pas autour d’un feu, je suis au fond de mon lit avec un livre entre les mains. Je veux lire une histoire, pas qu’on me la raconte.

C’est compliqué d’écrire sur le livre de l’amie d’une amie. Écrire un livre parfait, c’est compliqué voir même impossible. Même les plus grands auteurs n’y arrivent pas. Il est difficile de vouloir la perfection, perfection qui est si souvent demandée lorsque l’on touche à l’auto-édition. J’aurai aimé dire que Tiffany Veysset a réussi à surpasser tout cela mais vous avez bien lu mon article : ce serait mentir. J’ai adoré lire Evravas, mais je ne pense pas avoir un roman abouti entre les mains, mais plutôt un premier jet à travailler et travailler encore.

La perfection, ça se travaille.


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