Que passe l'hiver - David Bry

Que passe l'hiver - David Bry

Stig vient d'avoir vingt ans, l'âge de porter une épée et de se rendre - enfin ! - sur le Wegg, l'étrange montagne où réside son souverain, le roi de la Clairière. Mais son premier solstice d'hiver ne se déroule pas comme il l'avait imaginé. À peine le jeune seigneur est-il arrivé que la mort répond aux augures néfastes et que les fils enchevêtrés du destin tissent un avenir que personne, ni homme ni dieu, semble pouvoir prédire. Menacé sans qu'il en comprenne la raison, Stig aura fort à faire pour découvrir ce qui se trame dans l'ombre des festivités, protéger ceux qu'il aime... et même survivre. Y parviendra-t-il ?


Dernièrement, j'ai fini deux romans : Wilder Girls et Que passe l'hiver. Problème ? Pas le temps de chroniquer les deux donc il a fallut faire un choix. Entre le roman d'un grand éditeur dont on a parlé partout et celui d'un petit éditeur quasi inconnu, le choix été vite fait. C'est pour ça que je reviens aujourd'hui pour vous parler de Que passe l'hiver qui rien que de part son titre mélancolique m'a totalement séduite. Mon article sera donc une ode à ce roman de qualité.

A chaque solstice d'hiver, les 4 clans du Wegg se réunissent dans la Clairière pour faire serment de fidélité à leurs dieux. Notre héros Stig, garçon au pied bot capable de se changer en corbeau, s'y rend pour la première fois. Alors qu'il s'attend aux plus belles festivités jamais donnée, il se retrouve dans une ambiance tout autre. Cette année, les fils (pas les fils, les enfants du père hein mais le pluriel de fils on sait jamais) du destin se sont emmêlés et la mort est arrivée.
Que passe l'hiver - David Bry
Vous avez peur hein ? Eh bah, vous avez de quoi ! Pas que ce roman soit terrifiant mais c'est un huis clos. Et les huis clos, ça peut faire flipper (merci Dix petits nègres pour ce respectable enseignement). Ici, le tensiomètre a vraiment été poussé à fond. Les morts s'accumulent petit à petit, des complots se trament dans l'ombre et par conséquent la tension monte. (C.Q.F.D) Puis, dans le dernier quart, ça pète avec les révélations finales. L'auteur a trouvé la meilleure technique pour nous tenir en haleine jusqu'au bout. 
Que passe l'hiver - David Bry

Au delà de ça, l'univers est vraiment chouette ! On est dans de la Fantasy un poil médiévale mais avec la corrélation (je pense que j'emploi très mal le mot) nordique, j'avais vraiment l'impression d'être avec des Vikings. (sans casque à cornes parce qu'ils en portaient pas idée reçue) Mais bon les banquets, les conteurs, les troubadours et même les relations roi vassaux, ça rappelle drôlement ces temps reculés  du Moyen-Âge où tout était différent finalement. (soupir)  Même en plein été, j'ai été absolument captivée cette ambiance hivernale. Habituellement, j'ai bien mettre mes lectures en relation avec la période. (si toi aussi tu es maniaque, tape dans tes mains) Mais là, j'ai succombé à la tentation et j'ai pas été déçue. Ce livre m'a fait l'effet d'une bonne glace ! (et ce ne fut pas la douche froide 😆)

Que passe l'hiver - David Bry

Je suis si peu drôle


Je me suis beaucoup attachée au personnage de Stig. C'est un garçon qui manque un peu de confiance en lui et qui ne croit pas en son potentiel, à cause de son handicap. Bon, j'avoue : ça sonne un peu Rémi sans Famille c't histoire mais c'est pas ça du tout ! Parce qu'en vrai, notre Stig, il a du talent ! A force de boire les paroles des conteurs au sujet de la Clairière, il est devenu un sacré spécialiste des légendes qui entourent ce lieu mythique et il a même lui-même des dons d'orateur. Au delà de ça, il sait aussi se transformer en corbeau et ça, c'est sacrément stylé ! Je ne vais pas trop en dire sur les autres personnages parce que je pense que moins on en sait, plus on apprécie le roman. Juste, avec la présentation de tous les clans au début, on a un peu peur de s'y perdre mais c'est pas du tout le cas finalement.
Mais, le plus gros point positif de ce roman est incontestablement, la plume de l'auteur est juste incroyable !!!! D'une poésie sans nom, d'une beauté indescriptible. Les mots de David Bry, on en mangerait tous les jours au petit déjeuner. (bien meilleur que n'importe quelle confiture de fruits rouges) D'une délicatesse maîtrisée et d'une fluidité parfaite et sans jamais tomber dans le pompeux et le lourd, il nous charme, nous envoûte pour mieux nous entraîner dans son histoire. Si j'avais un seul point négatif à énoncer sur ce roman, ce serait les répétitions au niveau du scénario. Dans l'enquête, l'auteur a tendance à répéter plein de fois des choses qu'on connaît déjà. Du coup, ça crée quelques mini longueurs. Mais voyez-ça comme un point minime par rapport à la qualité de cet ouvrage. 
Pour conclure, ce roman mériterait 1000 fois plus de lecteurs ! Tant dans le style que dans le récit, Que passe l'hiver a su totalement me charmer et je lirai avec plaisir d'autres romans de l'auteur.  
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Voilà pour cette petite chronique totalement imprévue ! J'espère qu'elle vous aura donné envie de laisser sa chance à ce magnifique roman (même en plein été)
Je vous fait plein de bisous et à la prochaine ! ♥ 
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Le mot de la fin ?
"Que passe l'hiver sur la ClairièreAux étranges trouées sombres,À la magie puissante et aux mystères sans fin,Aux dieux, aux hommes si cruels.Que passe l'hiver sur un roiMi-dieu mi-homme, au destin funeste ;Sur celui qui devina la mort de ses terres,Ne put s'y résoudre.Que passe l'hiver, oui.Mais qu'en restent les souvenirs."

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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois