L’institut des profs dépressifs

Après avoir découvert l’auteur avec l’enquête d’Isidore Lune dans Dossiers Froids, c’est avec plaisir que j’ai accepté la chronique de L’institut des profs dépressifs. Je remercie Louis Auguste pour sa confiance renouvelée.

Résumé :
Une légende de l’éducation nationale affirme qu’il existerait un lieu tenu secret dans lequel les professeurs fatigués ou dépressifs peuvent se ressourcer. Mythe ou réalité ? Et quels sont les profils de ces enseignants en rupture de cours ? Vrais malades ou simulateurs ? Suivez le guide qui débarque à L’institut un soir d’octobre.

L’institut des profs dépressifs

131 pages – Auto-édition – Broché (5,70€) – Kindle (2,99€)

Mon avis :
Quand Paul Lafoudril, professeur de lettres modernes depuis plus de vingt ans, débarque aux Gardénias, il se demande où il est tombé… et s’il a bien fait de venir. L’endroit, dirigé par Alice Ventura, et censé remettre sur pieds les enseignants au bout du rouleau, semble tout droit sorti d’un film d’horreur. Et l’accueil rigide de sa directrice coincée, affublée de ses deux gorilles, n’arrange rien. Comble de l’ironie : la bâtisse défraîchie au milieu du parc entretenu est plutôt déprimante.
Mais le pire reste à venir pour le nouvel arrivant.
Entre un « chef de file » taiseux qui prend les résidents pour des pions, le mythomane, le parano, la nympho de service et les drogués notoires, il ne manque personne. Et chacun sa crise, chacun son heure. Certaines scènes sont dignes de L’armée des 12 singes.
Comme si cela ne suffisait pas, tout ce petit monde se retrouve le soir au Paradis: discothèque improvisée au dernier étage, où psy de comptoir alcoolisés se mêlent et cèdent à leurs travers avec des âmes esseulées tout aussi paumées qu’eux.

C’est bourré d’humour ­– et je n’en attendais pas moins de monsieur Auguste – mais , vous vous en doutez, ça va mal tourner…
Si on fait un peu attention, on se rend compte que l’auteur dépeint avec justesse un microcosme décadent de notre société.
Le livre, très court, se lit vite. Le texte nous entraîne habilement vers le côté sombre de cette tragi-comédie, pour nous montrer le revers d’une médaille pas très glorieuse que pourrait être (qu’est ?) l’administration française.
J’ai trouvé la fin – que je n’évoquerai pas pour éviter de spoiler – un peu brouillonne ; elle  aurait mérité plus de détails et quelques pages supplémentaires.

Ce roman aurait pu être une chouette découverte, loin des sentiers battus, mais le gros bémol est indéniablement l’écriture : le texte est parsemé de fautes. Quel dommage !
Je ne m’attendais tellement pas à cela après ma lecture du précédent ouvrage.
Des fautes, on en fait tous. Mais, au risque de passer pour une chieuse tatillonne rabat-joie, j’ai franchement mal aux yeux quand je lis :

« Elle t’a fait du rentre-dedans, mais je crois que tu ne t’en ai même pas rendu compte. »

Je ne relèverai que celle-ci, mais c’est loin d’être la seule. Je pense qu’une autre relecture aurait été nécessaire.
Mais ça se corrige, et peut-être que ce sera le cas lors d’une prochaine édition ?
En tout cas je l’espère, car l’histoire vaut le coup d’être lue.


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois