Bientôt dans ma PAL ? #3

Dans l’esprit des Premières Lignesj’ai envie de partager avec vous un autre rendez-vous hebdomadaire : celui de livres qui me tentent, et qui rejoindront (peut-être ?) bientôt ma PAL. Et ce n’est ni en fonction des sorties littéraires, ni différents challenges ou prix : juste ceux qui me parlent au moment où ils me tombent sous la main…

Aujourd’hui, celui qui me tente c’est Chez Nous de Louise Candlish

« Elle doit se tromper, mais on dirait vraiment que quelqu’un est en train de d’emménager dans sa maison. le camion est garé un peu plus loin dans Trinity Avenue, gueule carrée béante, un meuble massif en train de glisser sur sa langue de métal strié. Les yeux plissés dans la lumière pâle et dorée du soleil – rare à cette époque de l’année, un cadeau inattendu – , Fi regarde deux hommes, portant l’objet sur l’épaule, passer le portail et remonter l’allée.

Mon portail. Mon allée.

Non, c’est absurde : évidemment qu’il ne peut s’agir de chez elle. Ce doit être chez les Reece, deux maisons plus loin ; ils ont mis leur propriété en vente à l’automne et personne ne sait avec certitude si elle a trouvé acheteur. Les demeures de ce côté-ci de Trinity Avenue se ressemblent toutes – de style edwardien, en brique rouge, à façade symétrique et détenues par des propriétaires unis dans leur préférence pour des portes d’entrée peintes en noir – et tout le monde s’accorde à dire qu’il est facile de mal compter.

Une fois, alors qu’il rentrait titubant d’un de ses « verres rapides » au Two Brewers, Bram s’était trompé de porte et elle avait entendu par la fenêtre ouverte de leur chambre, les tentatives répétées, avec force râlements, de son mari ivre pour introduire sa clé dans la serrure du numéro 87, où habitent Merle et Adrian. Sa persévérance était ahurissante ; il était persuadé que si seulement il continuait d’essayer, la clé finirait par tourner.

« Mais elles se ressemblent toutes, avait-il protesté le lendemain matin.

– Les maisons, oui, mais même un ivrogne ne pourrait pas manquer le magnolia », avait répondu Fiona en riant. (À cette époque, il l’amusait encore lorsqu’il avait bu, au lieu de ne lui inspirer que tristesse – ou mépris, selon son humeur.)

Elle interrompt ses pas : le magnolia. C’est un point de repère, leur arbre ; une vue mémorable lorsqu’il est en fleur, et beau même quand il est nu, comme maintenant, ses rameaux gravés dans le ciel avec une délicatesse artistique. Et il se dresse bien dans le jardin de la maison devant laquelle est garé le camion .

Réfléchis. Il doit s’agir d’une livraison, quelque chose pour Bram dont il ne lui a pas parlé. Certains détails se perdent dans leurs communications ; ils acceptent tous les deux le fait que leur nouveau système n’est pas sans faille. Hâtant de nouveau le pas, la main en visière, elle arrive assez près pour lire ce qui est écrit sur le flanc du véhicule : « DÉMÉNAGEMENTS DEMEURES DE PRESTIGE ». Sa première impression était la bonne, donc. Des amis de Bram, probablement, passés déposer quelque chose sur leur trajet. Si elle pouvait choisir, ce serait un vieux piano pour les garçons. (Pitié, Seigneur, pas une batterie.) »

Bientôt dans ma PAL ? #3

418 pages – Éditions Sonatine – Paru le 05/03/2020

Résumé éditeur :

Ils pensaient s’être séparés « intelligemment ». Ils avaient, en tout cas, trouvé un accord : ils habiteraient à tour de rôle avec leurs enfants dans leur belle demeure de Trinity Avenue, dans le sud de Londres. Mais l’histoire a mal tourné. Très mal tourné.
Un jour d’hiver, en rentrant chez elle, Fiona Lawson tombe sur des déménageurs. Tous ses meubles ont disparu, il y a des gens dans sa maison – un couple qu’elle n’a jamais vu lui annonce qu’il en est le nouveau propriétaire. Fiona essaie immédiatement de joindre son mari, mais son numéro est hors service. Et ses enfants, eux aussi, ont disparu. Cauchemar éveillé ? Cela ne fait que commencer !

Entre Desperate Housewives et Les Apparences, Chez nous est un thriller redoutablement addictif, qui tient son lecteur en haleine jusqu’à la dernière page.

Vous l’avez déjà lu ? Ou il vous tente ?

Dans tous les cas, bon week-end et… bonne lecture !


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois