Hôtel Castellana

Hôtel Castellana

C’est au moment où la chenille croit que la fin du monde est arrivée qu’elle devient un papillon.

⋅ Sortie le 5 mars 2020
⋅ Historique
Résumé

2/5

J’adore Ruta Sepetys, ce n’est pas nouveau et c’est probablement la seule autrice de romans historiques que je lis les yeux fermés : Ce qu’ils n’ont pas pu nous prendre m’a brisée et fascinée, en plus de me lancer dans ce genre… Malheureusement, le charme de l’autrice n’a tout simplement pas fonctionné cette fois.

Le contexte du roman est incroyable et c’est sans aucun doute son point fort : le côté historique est bel et bien présent et le lecteur y est plongé dès les premières pages. Des bouts d’articles, de photos, de retranscriptions de discours historiques jalonnent cette histoire et l’ancrent dans une réalité terrifiante qui m’a souvent choquée. Je ne connais quasiment rien sur cette partie de l’histoire de l’Espagne et il faut avouer que ce roman donne envie de se renseigner sur la dictature de Franco.

Mais voilà, le contexte ne suffit pas à faire un roman et j’ai trouvé qu’Hôtel Castellana était d’un ennui impressionnant. Il n’y a aucun rythme dans ce récit qui prend trop de temps à se mettre en place, qui tourne en rond et piétine trop souvent pour me garder intriguée. J’ai eu beaucoup de mal à rester concentrée et impliquée dans ma lecture tant l’autrice étirait la moindre scène sur des pages et des pages, et cette sensation de ne jamais avancer ne m’a jamais vraiment quittée. C’était long, tellement long pour si peu de choses au final.
Le fait d’avoir cinq points de vue différents (je crois) a sûrement joué dans la lenteur du récit car il a fallu introduire et développer la vie de chaque personnage et honnêtement… j’aurais préféré qu’ils soient moins nombreux et que le contenu soit moins complexe, plus émotionnel et poignant comme le fait penser le résumé. Parce que personnellement, je n’ai rien trouvé de vraiment poignant ci, je n’ai ni souri ni eu les larmes aux yeux pourtant j’ai rarement une poker face quand je lis quelque chose : au minimum, je lève les yeux au ciel. Mais là ? Rien n’est venu. Et vu l’intensité des autres romans de l’autrice, j’en suis la première surprise.

Ce détachement se retrouve aussi du côté des personnages que j’ai parfois eu du mal à différencier, et surtout à m’y attacher. Leurs histoires sont intéressantes mais leurs problématiques sont complexes et les décisions qui en découlent parfois particulières. L’histoire se centre principalement sur eux plutôt que sur de l’action pourtant elle peine à les faire décoller : ils sont fades, sans trait de caractère qui leur donne un peu de substance, et ils n’ont pas eu l’impact que j’attendais d’eux. C’est vraiment très frustrant comme sentiment de se sentir aussi détachée de personnages qui ont l’air intrigants mais ne parviennent jamais à l’être vraiment. L’histoire d’amour entre Daniel et Ana ne m’a pas plus touchée que ça non plus, aucun papillon dans le ventre même si elle est sympa à lire. Mais ça ne va pas plus loin pour moi.

Bref, je ne vais pas lâcher Sepetys pour autant et j’espère que son prochain sera meilleur.

Merci à Gallimard pour l’envoi !


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