Se le dire enfin – Agnès Ledig

Se le dire enfin – Agnès Ledig

Titre : Se le dire enfin

Auteur : Agnès Ledig

Edition : Flammarion

Genre : Contemporain 

Pages : 329 pages

Parution : 26 février 2020

Se le dire enfin – Agnès Ledig

Se le dire enfin – Agnès Ledig

De retour de vacances, sur le parvis d’une gare, Édouard laisse derrière lui sa femme et sa valise. Un départ sans préméditation. Une vieille romancière anglaise en est le déclic, la forêt de Brocéliande le refuge.

Là, dans une chambre d’hôtes environnée d’arbres centenaires, encore hagard de son geste insensé, il va rencontrer Gaëlle la douce, son fils Gauvain, enfermé dans le silence d’un terrible secret, Raymond et ses mots anciens, Adèle, jeune femme aussi mystérieuse qu’une légende. Et Platon, un chat philosophe.

Qui sont ces êtres curieux et attachants ? Et lui, qui est-il vraiment ? S’il cherche dans cette nature puissante les raisons de son départ, il va surtout y retrouver sa raison d’être

Se le dire enfin – Agnès Ledig

Une auteure que j’aime beaucoup, dont je lis chaque livre à sa sortie. Mais cette fois je trépignais encore plus. L’histoire se passe à quelques kilomètres de chez moi.

À la fin de ses vacances, sur le quai de la gare de Vannes, prêt à repartir à Paris avec sa femme, Édouard va aider une vieille dame à amener ses valises jusqu’au car qui l’attend de l’autre côté de la route. 

Mais il ne va pas s’arrêter là, après seulement quelques mots, il va monter dans le bus avec la vieille dame, Suzann, une romancière anglaise.  

Direction la forêt de Brocéliande, il n’a pas vraiment réfléchi à son geste, son instinct à pris le relais. Il se pose des tas de questions sur sa vie, à 50 ans, il remet tous en question, son couple, son travail, sa vie à Paris, et s’il était passé à côté de ses rêves ? 

C’est dans le cottage de Gaëlle et son fils Gauvain, qu’il va tenter de répondre à toutes ses questions, au cœur de la forêt, au calme. Avec des gens très attachants autour de lui, qui l’accueillent à bras ouverts. 

Le ciel dégagé et criblé d’étoiles avait rangé la lune de l’autre côté de la terre.

Je dois avouer que le début du livre m’a fait un peu peur, je me suis un peu perdu entre tous les personnages : Édouard, Armelle sa femme. Gaëlle l’hôte au grand cœur, son fils Gauvain qui ne parle pas. Suzann, la romancière anglaise, le vieux voisin Raymond et Adèle, la jeune fille mystérieuse qui est au cottage depuis un an. Même le chat Platon est un personnage à part entière. 

De quoi s’y perdre au début, mais plus on avance plus on s’attache à chaque personnage, ils ont tous leurs passés et leurs fêlures, qu’il tente de cacher tant bien que mal.

L’histoire est quand même principalement tournée sur Édouard, qui se rend compte qu’à cinquante il n’est pas si heureux que ça avec une femme, qui est plutôt fade et toujours dans les apparences. Tout le contraire d’Élise, son premier amour, dont il a reçu une lettre avant de partir en vacances. Il en est sûr, elle a été le déclic à son départ imprévu.

Édouard va cheminer tranquillement dans la reconnexion à la nature, savourer ces instants simples. L’herbe fraîche sous les pieds, le bruit des vents dans les feuilles, les silences la nuit. Tout l’opposé de sa vie parisienne, plus les jours passent, moins il veut reprendre cette vie bruyante, des journées à courir tout le temps dans un environnement anxiogène.

Il voulait se réveiller, vibrer, crier, aime.

Se sentir libre et chevalier. 

Du côté des personnages, je les ai presque tous aimés, mais certains n’ont pas su me conquérir, comme Elise, je ne sais pas vraiment pourquoi d’ailleurs, je n’ai pas accroché avec ce personnage. Mon coup de cœur revient à Platon, ce chat qui préfère largement épier les humains et intervenir dans leurs vies que dormir ou courir après les souris.

Je le savais déjà, mais grâce à ce livre, je me suis rappelé la chance que j’ai de vivre en Bretagne, un peu à la campagne, loin de trop d’agitation. Surtout en ce moment, ici la vie est plus tranquille, nous prenons plus le temps, nous sommes plus sereins en général. 

La plume de l’auteure est encore plus poétique que dans ses autres livres, elle parle de la nature d’une façon tellement belle et bienveillante.

S’il y a bien deux choses sur lesquelles l’homme n’a aucune prise, c’est le temps qu’il fait et le temps qui passe.

Je trouve que ce livre devrait être lu par beaucoup, que nous prenions conscience de la nature, qu’on la respecte surtout. Que nous revenions à des valeurs plus simples, plutôt que cette société de consommation qui n’a que faire de la beauté des arbres ou de la mer.

Agnès Ledig, par ce livre, nous parle également des légendes qui entoure cette forêt si mystérieuse. Entre le roi Arthur et la fée Morgane, même moi qui connais pas mal cette forêt et ses légendes, j’en ai découvert certaines, surtout au niveau de l’église de Tréhorenteuc. 

En ces temps un peu compliqués, ce livre est une véritable bouffée d’oxygène avec en plus de belles valeurs humaines.

 Entre forêt mystérieuse et mer déchaînée, Agnès Ledig nous entraîne dans ma Bretagne que j’aime tant.

Longtemps, Gauvain avait cru que tout le monde pouvait entendre leurs voix avant de se rendre à l’évidence : les hommes étaient sourds. Ils ne faisaient parler, gonflés d’un orgueil hautain qui leur laissait croire à une suprématie à l’égard de ce qui les entourait, les arbres, les ruisseaux, les pierres, les animaux. Même entre eux se jouait ce besoin de supériorité. Pourtant, tout ce qui était présent sur terre communiquait, Gauvain l’avait compris. Il importait de se rendre attentif et humble. alors il échangeait avec ce que les humains ignoraient, négligeaient, méprisaient.


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