Deux sœurs

Deux sœursÉtienne a quitté Mathilde. Comme ça, d’un jour à l’autre. Alors qu’ils parlaient de mariage et de bébé lors de leurs dernières vacances. La jeune femme est détruite, anéantie. Professeur de français dévouée, elle n’a tout d’abord plus la force de travailler. Ensuite, elle devient violente. Dans sa tête aussi, ses idées deviennent sombres et dures. Et si elle suivait Iris, celle pour qui Étienne l’a quittée ? Vivre dans l’appartement qu’elle partageait avec lui est impossible parce qu’il est trop présent. Puis parce qu’il ne va plus payer le loyer. Alors, Mathilde est recueillie par Agathe, sa sœur. Elle va habiter avec elle, son mari et sa nièce encore bébé. En attendant d’aller mieux, de pouvoir louer son propre appartement. Mathilde s’en veut parfois de prendre autant de place. Ils sont si heureux. Le temps passe. Revenir à la vie s’avère être une affaire complexe.

Deux sœurs est un roman sur les conséquences psychologiques d’une rupture. Sur le traumatisme que cela génère. La personne n’est plus ce qu’elle était la veille. Le choc est violent. Son comportement change, ses pensées et ses propos sont agressifs sans raison. La réalité fait tellement mal que la personne qui souffre n’est plus capable de la voir. Alors, elle se sauve par tous les moyens.

Quel sujet intéressant ! Et pourtant, David Foenkinos n’arrive pas à plonger correctement dans son histoire. Le lecteur commence à lire l’ouvrage comme un polar à cause de la quatrième de couverture. Finalement, l’emménagement chez Agathe se fait alors que la moitié de l’histoire est derrière lui. Le voilà donc dans un livre d’ambiance, psychologique, qui se veut de plus en plus intense. Génial ! C’est bien aussi. Mais la fin est bien celle qu’il craignait. Aucune surprise donc. De plus, au final, Mathilde n’a pas été plus fouillée que cela. Torturée, oui, mais creusée pour que le lecteur ressente de vraies émotions pour elle, non. Pour qu’elle laisse son empreinte de personnage dans les esprits non plus. Elle devient réellement intéressante à la toute dernière page, quand ce qui aurait dû se passer dans les cinquante premières pages se produit enfin.

À défaut de vraie profondeur, pas de péripéties non plus. Certains moments sont alors plus longs que d’autres à traverser et le mystère Foenkinos a le temps de s’installer encore plus certainement. Quel mystère ? Celui – il est récurrent dans ses romans – d’être capable d’écrire de superbes pages et de tout à coup offrir quelques paragraphes simplets et sans âme, avant de repartir pour de belles envolées qui retiennent. Au regard de ce que l’auteur a offert depuis qu’il est publié, Deux sœurs tombe à l’eau. Ce n’est pas grave. Parce que derrière il y a le très entraînant Mystère Henri Pick, le ravissant Vers la beauté, l’émouvant Charlotte et bien d’autres. Parce qu’il y en aura d’autres aussi. Allez, à bientôt !

Présentation de l’éditeur :
Mathilde, la trentaine, forme avec Étienne un couple heureux. Elle est professeure de français dans un lycée. Elle adore son métier et ses élèves – à qui elle communique sa passion pour Flaubert et en particulier pour L’éducation sentimentale. Lors de leur dernier voyage en Croatie, Étienne lui a proposé de l’épouser et de fonder une famille. Mais peu de temps après leur retour, Étienne change d’attitude. Il est distant, gêné. Pressé de questions, il avoue qu’il a revu son ancienne compagne, Iris, et que cette rencontre l’a bouleversé. Étienne a compris que sa vie devait s’accomplir avec elle. L’univers de Mathilde s’effondre. En proie à une douleur inouïe, elle s’aperçoit que toute sa vie tournait autour de l’homme qui l’a quittée. Malgré le soutien d’une voisine psychiatre ou du proviseur du lycée qui l’apprécie beaucoup (et sans doute un peu plus), elle sombre et finit par être mise à pied. Sa sœur Agathe la recueille dans le petit appartement qu’elle occupe avec son mari Frédéric et leur fille Lili. La relation entre les deux sœurs se redéfinit dans cette cohabitation de plus en plus éprouvante. De nouveaux liens se tissent peu à peu au sein de ce huis-clos familial où chacun peine de plus en plus à trouver l’équilibre. Il suffirait d’un rien pour que tout bascule…

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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois