Le pingouin de Andreï Kourkov

Le pingouin de Andreï KourkovLe pingouin

Andreï Kourkov

Traduit du russe par Nathalie Amargier

Liana Levi

2 000

273 pages

Je n’aurais jamais lu ce livre si je n’avais pas voulu participer au mois des pays de l’Est organisé par Goran, Patrice et Eva. Lorsque j’ai demandé un roman de l’Est à ma bibliothécaire, elle m’a mis celui-ci dans les mains en me promettant une belle lecture.

Et elle a eu raison.

Quel roman étonnant ! Dépaysant !

Andreï Kourkov est russe, plus précisément ukrainien. Je ne le connaissais pas du tout mais peut-être que vous le connaissez bien, vous, les lecteurs qui participez à ce mois des pays de l’Est…

Il nous raconte, dans ce roman, l’histoire d’un homme, Victor, qui a pour animal de compagnie un pingouin. Il écrit pour un journal des « petites croix » c’est-à-dire des textes nécrologiques alors que les personnes ne sont pas encore décédées.

C’est une histoire mystérieuse, on n’en sait pas plus que le personnage principal, on s’étonne comme lui de ce qui lui arrive, on se pose des questions comme lui, pas plus, pas moins. Mais attention, le jour où il saura tout, ce sera son dernier… et puis on se laisse porter aussi par son inertie, on se questionne mais pas tant, on subit aussi ce qui lui arrive, avec un petit sourire inquiet au bord des lèvres.

J’ai adoré suivre la vie de ce personnage, qui démarrait de manière bien monotone et qui s’avérait au fur et à mesure, bien surprenante.

J’ai d’abord été étonnée par le style extrêmement dépouillé et puis je m’y suis faite, tellement intriguée étais-je par l’allure que prenait l’histoire. Le texte n’est pas dénué d’humour, un humour noir qui permet à l’auteur de dénoncer un certain nombre de choses : l’hôpital qui ne s’occupe que des gens qui ont de l’argent et qui laisse mourir les vieillards malades, les mines qui protègent les datchas sans que cela ne gêne personne, les gens qui disparaissent aussi facilement qu’ils sont apparus… Critique sous-jacente de l’ex-Union soviétique, ce roman cache bien son jeu.

Il y a aussi dans ce roman des personnages tous aussi attachants les uns que les autres, Sonia la petite fille hébergée par Victor, sa nounou Nina, qui va devenir très vite la maîtresse, sans passion, de Victor, le flic Sergueï ou encore le pingouinologue Pidpaly.

J’ai adoré ce paradoxe entre la lenteur du personnage qui n’a pas choisi un pingouin par hasard, aussi dépressif que lui et le mouvement dans lequel il est plongé au cœur de la mafia russe.

Ce roman est un petit bijou tendrement absurde, qui m’a bien divertie.

Je n’arrêterai pas là la lecture de cet auteur !

Le pingouin de Andreï Kourkov


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