Spider-Man #1

C'est l'un des comics événement de cette année : le cinéaste J.J. Abrams et son fils Henry Abrams se mettent à l'écriture de BD avec la mini-série Spider-Man dessinée Sara Pichelli, un titre surtout vendu autour de la notoriété de l'un des scénaristes afin de préserver l'effet de surprise même si, avec du recul, Marvel Comics avait laissé quelques indices.

Parfois la curiosité fait bien les choses. Je n'avais guère envie de me plonger dans cette mini-série Spider-Man parce que, je dois l'avouer, un cinéaste qui se lance dans la BD cela n'est pas un argument qui me touche. Pourtant, je n'ai rien contre J. J. Abrams, je trouve même qu'il est un cinéaste talentueux - peut-être parfois un peu trop dans l'hommage que dans la création mais c'est un vaste débat - et qu'il est passionné par ce qu'il fait. Mais, je ne l'ai jamais vu écrire une BD et je me méfie un peu lorsque quelqu'un de célèbre se lance dans ce genre d'aventures parce que les équipes éditoriales sont plus laxistes et l'auteur peut très bien s'essayer à des choses peu conventionnelles ou qui ne marchent pas en art séquentiel.

Mais, vous l'aurez compris, je me suis laissé tenter et je n'ai pas été déçu par la forme. J'ai même été agréablement surpris par la maîtrise du découpage page par page, mais aussi par l'envie de jouer avec celui-ci pour donner du rythme à l'histoire. Il y a vraiment des accélérations et des ralentissements en fonction des moments. Le père et le fils Abams s'amusent avec le média et le talent de la dessinatrice leur permet soit peut-être de recadrer soit de réaliser toutes leurs envies. En tout cas, cela fonctionne très bien.

En plus, les scénaristes jouent énormément avec l'effet "show don't tell" qui est plus souvent exploité dans la BD que dans les films - à mon grand désarroi. Ainsi, les dialogues sont courts mais efficaces, il y a un paquet de cases sans phylactère mais sans sensation de vide. Franchement, c'est très bien.

Par contre, même si j'ai vraiment apprécié de la découvrir sur papier plutôt que par communiqués de presse - et d'arriver à être surpris, l'histoire n'est pas forcément très originale. Le fait que cela soit appliqué à Spider-Man est intéressant, il y a des choses malines qui sont faites et qui donnent envie de se plonger dans la suite mais finalement cela ressemble à une variation sur le même thème du film d'animation Spider-Man: Into The Spider-Verse - même si l'approche s'intéresse plus à la personne de Peter Parker.

J'avoue avoir levé les yeux aux ciel lorsque j'ai découvert le twist de la série. Quand on pense que le marketing a insisté sur un point particulier, on se dit que c'était un peu lourd. "Un peu lourd" mais tout de même bien joué parce que personne n'a vu venir le coup.

Spider-Man #1


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