Absolute Carnage #1

À peine un event s'arrête qu'un autre commence ; Absolute Carnage de Donny Cates et Ryan Stegman emboîte le pas à War of the Realms nous promettant d'être au moins tout aussi bien.

Le personnage de Venom a toujours été populaire auprès d'un public qui a envie de lire des titres violents et parfois un peu immatures. En effet, à l'instar de Wolverine et de Punisher, les aventures du symbiote le plus connu de Marvel a souvent privilégié l'action que la subtilité. Mais, elles ont vite tourné en rond à force de créer des bébés symbiotes contaminant la Terre entière et créant des versions alternatives de Venom. Ces dernières années, Marvel a fait revenir le personnage sous différentes formes - avec notamment l'excellente série écrite par Rick Remender - mais le succès n'était pas celui attendu jusqu'au retour de Eddy Brock en tant que porteur de symbiote, soit le Venom original - tout du moins celui que nous connaissons depuis Amazing Spider-Man #300.

Les fans de l'âge d'or du personnage ont été ravis de revoir le personnage mais si le titre Venom connait un tel succès d'estime, c'est grâce à l'arrivée de Donny Cates au scénario de la série régulière. Il a complètement redéfini Venom en lui inventant des origines ancestrales et interstellaires liées au Dieu Knull. Cela ne dénature ni le personnage ni les histoires passées (même celle de Brian Michael Bendis sur la planète Venom y trouve sa place) mais apporte beaucoup de fraîcheur à un personnage qui était bien souvent trop dépendant de Spider-Man ou qui se cantonnait à des histoires autour de symbiotes corrompus. L'autre chose qui est intéressante dans ce qu'a fait Cates avec le personnage, c'est qu'il a apporté de la profondeur à Eddy Brock notamment en s'intéressant à son rapport avec son symbiote.

La série régulière Venom a donc été d'envergure depuis son lancement et la mythologie que Cates a mise en place a su rapidement s'étoffer notamment via des one-shots intitulés Web of Venom. Il n'est donc pas étonnant - surtout vu le succès commercial - qu'un event vient à arriver aussitôt afin que cette histoire autour du symbiote.

C'est donc le cas avec Absolute Carnage qui démarre avec ce numéro et Donny Cates ne perd pas de temps imposant un rythme assez soutenu mais avec une manière de raconter les choses très simple et efficace - comme il sait si bien le faire - nous emmenant dans la folie de cette saga. Et il ne perd pas de temps : ramenant rapidement le symbiote à Eddy Brock - suite aux événements de War of the Realms - et conduisant Carnage tout droit à notre héros.

La forme de l'épisode surprend dans le sens où Cates chapitre son histoire créant des coupures franches. Cela donne un rythme très intéressant, peut-être même plus cinématographique que d'habitude. Le contenu est tout aussi intéressant avec l'arrivée de Peter Parker dans l'histoire qui est amené avec une logique implacable qui ne vient pas tout seul.

Lorsque Cates nous prévient que toutes les histoires autour du symbiote vont se regrouper dans cette saga, il semble qu'il ne ment pas : l'idée de ramener les éléments de l'intrigue Red Goblin de Amazing Spider-Man est vraiment ingénieuse, autant dans le fond que dans la forme. Cela crée une scène fort inquiétante avec Cassius Kasedy qui nourrit des aliénés pour en faire des hommes de main.

À l'ambiance, le rythme, les bons dialogues, les bonnes idées qui fusent et une histoire qui semble ambitieuse, il faut également aussi compter sur une menace très inquiétante qui va certainement pousser les personnages à prendre des risques. Cates n'hésite pas en effet de mettre Eddy et Peter en péril. En plus de ça, Ryan Stegman est au sommet de son art. Chaque page, chaque case, est magnifique. Les moments fun - parce qu'il y en a - le sont, ceux dramatiques le sont encore plus. Le travail fourni est impressionnant et les couleurs de Frank Martin retranscrivent très bien l'ambiance générale.

Absolute Carnage #1


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