Bof, bof, bof...

Trois bof, rien que ça. Bientôt un mois et demi que je n’ai pas parlé de littérature « adulte » ici-même et ce n’est pourtant pas faute d’en avoir lue. Mais rien qui ne justifie à mes yeux l’intérêt d’en faire un billet. A part peut-être pour les trois titres suivants dont j’attendais beaucoup et qui ne se sont pas révélés à la hauteur de mes espérances.
Bof, bof, bof... J’adore Antoine Choplin, c’est un auteur d’une intelligence et d’une sensibilité qui me touchent particulièrement. Avec ce roman-là pourtant, la magie n’a pas fonctionné. Une fois encore il mélange la petite et la grande histoire en situant son récit dans le Chili de l’après-dictature. Un astronome solitaire rencontre une belle inconnue au musée de la mémoire dédié aux victimes de Pinochet. Elle lui rend visite quelques temps plus tard dans son observatoire au bord du Pacifique. Et puis rien. Rien de notable du moins. Pas d’intensité ni d’émotion particulière, j’ai regardé se nouer leur idylle de loin, pas franchement concerné ni séduit par le déroulement des événements. Encéphalogramme plat malgré une écriture toujours pleine de charme. Dommage.
Partiellement nuageux d’Antoine Choplin. La fosse aux ours, 2019. 135 pages. 16,00 euros.
Bof, bof, bof... Encore un auteur que j’adore et encore un encéphalogramme plat. Je me suis contenté de retenir une intrigue sans relief (l’empoisonnement de truites, c’est moyen comme grand crime à résoudre, non ?), des personnages sans épaisseur (Tucker par exemple, le propriétaire des truites, n’est qu’une grosse caricature sans nuance du beauf prêt à tout pour s’enrichir) et des coups de théâtre tellement prévisibles qu’on les voit venir à des kilomètres. Bref, pas grand-chose à sauver dans ce roman tout sauf inoubliable.
Un silence brutal de Ron Rash. Gallimard, 2019. 272 pages. 19,00 euros.
Bof, bof, bof... Pour celui-ci, j’avais vraiment de gros espoirs. Du noir rural au fin fond des Vosges, un village paumé, des autochtones mal embouchés et une ambiance poisseuse à souhait, le pitch était alléchant. Je m’imaginais un truc violent dans l’esprit de L’été des Charognes ou au moins aussi  âpre et rugueux qu’un roman de Franck Bouysse. A la limite une atmosphère plus poétique et proche du nature writing à la André Bucher m’aurait convenu aussi, mais malheureusement on en reste très éloigné.
Le problème de ce texte vient clairement de l’écriture. Bien trop ample, bien trop bavarde, bien trop ampoulée. Chez les taiseux vosgiens, il aurait fallu que chaque phrase aille à l’essentiel, sans circonvolutions inutiles. Pelot s’égare dans une prose boursouflée alors qu’il aurait clairement dû rester sur l’os. J’ai eu la désagréable impression qu’il se regardait écrire, qu’il se perdait dans une démonstration de style non seulement sans intérêt mais qui, en plus, desservait grandement son propos. Au final une très grosse déception pour ce pavé qui aurait gagné à être largement dégrossi.
Brave gens du purgatoire de Pierre Pelot. Éditions Héloïse d’Ormesson, 2019. 510 pages. 22,00 euros.
Trois bof donc, et rien de transcendant à l’horizon parmi mes lectures en cours, le problème vient peut-être de moi mais tout me semble fade en ce moment. Une mauvaise passe qui je l’espère prendra fin avec la pause estivale à venir. Wait and see... 


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois