Luminary – tome 1 – Canicule

Chronique « LUYMINARY – Tome 1 – Canicule »

Scénario de LUC BRUNSCHWIG, Dessin et couleur de TEPHANE PERGER

Public conseillé : Adultes,

Style : Autobiographie
Paru le 9 mai 2019 aux éditions Glénat
144 pages couleur,
19,55 euros

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Ca commence comme ça…

Pittsboro, sud des états-unis, Juillet 77, le jour le plus chaud des 30 dernières années. Dans un cirque itinérant, le gros Sam et son petit protégé, Billy un garçon noir, s’en vont nourrir les animaux. Ils découvrent que Manasa, le tigre femelle star de ce petit monde va mettre bas plus tôt que prévu. La première naissance s’annonce mal et met en péril la vie de la tigresse. Pendant que Sam va chercher un fusil hypodermique, Billy rentre dans la cage…
New York City. Un vendeur de glace est plus concentré sur les écrans qui l’entoure que par son travail.
À proximité, dans la clinique “polytraumatique”, une terrible explosion a lieue ! À l’épicentre du drame, un jeune homme nu est évanoui…

Ce qu’on en pense

par Nathalie Dès les premières pages, j’ai été transportée par le dessin de Stéphane Perger. Je l’avais découvert à travers les deux trilogies “Sir Arthur Benton” et “Sequana”, toutes deux éditées chez Emmanuel Proust. Puis ce fut l’étrange tome 1 “Dark Museum” aux éditions Delcourt et plus récemment le très bel “Les jours incandescents” aux éditions Kennes. Les planches de Luminary sont tout simplement lumineuses (c’est facile !), flamboyantes, incandescentes, voir brûlantes… Il maîtrise magistralement la couleur directe ! J’ai eu chaud et j’ai bien cru prendre feu plus d’une fois.

Il y a des scénaristes que j’adore et que je lis à chacune de leur sortie. Luc Brunschwig fait parti de ceux-là. Découvert avec la série “Le pouvoir des innocents”, dont le premier cycle a débuté en 1996 (année où j’ai commencé à travailler dans la librairie où je sévis encore). Nous en sommes au troisième cycle et je ne m’en lasse pas. Suivront d’autres séries tels que “Makabi” chez Dupuis, rebaptisée “Lloyd Singer” par les éditions Bamboo. Si ces titres sont clairement de l’espionnage ou du polar, Luc Brunschwig est un touche à tout. J’ai adoré “Le sourire du clown” et “La mémoire dans les poches” édités chez Futuropolis. Deux titres qui parlent de vie sociale. Sans oublier “Urban” série d’anticipation.

“Luminary” est plus proche du “comics américain”. Avec le personnage de Darb, j’ai trouvé une ressemblance avec le “Surfer d’argent”. Pourquoi ? Je ne saurais le dire, mis à part qu’ils ont les deux la faculté de s’envoler dans les airs. Certaines pages sans couleurs m’ont fait penser au trait fabuleux de Will Eisner. Titre qui met en avant la corruption politique, la ségrégation par des passages forts et brutaux comme dans le film “Mississipi burning” et enfin l’expérimentation sur les êtres humains pour en faire des machines de guerre. Il sort de ce premier tome une énergie débordante, de par le scénario et le dessin. Assurément une nouvelle série qui va nous emmener loin par son suspense. Moi je veux le tome deux… Qui a dit qu’il fallait attendre !

par Jacques Luc Brunschwig est un auteur que j’apprécie beaucoup pour sa capacité à mélanger le thriller (tendu du slip) au côté “humain” (lisez donc les séries “Urban » ou “Le pouvoir des innocents” pour vous en convaincre). De plus, Luc est un de ces scénaristes qui sait attendre le dessinateur parfait pour illustrer un de ses récits. Résultat : peu de production, mais des albums de qualité soutenus par des dessins superbes.

Un genre qu’il n’avait pas encore réussi à aborder (malgré son envie débordante !) était la BD de super-héros. Retravaillant son projet avorté “Photonik”( d’après le personnage créé par Ciro Tota en 1980), le voici avec la genèse d’une être de lumière aux super pouvoirs. Mais rassurez-vous, Luc ne va pas se lancer dans un récit de super-combats aux super-dommages collatéraux… Non, il y va tout doucement en nous racontant la dramatique genèse de ce super-héros, ou plutôt d’un super looser.. Darb, Darby est un jeune homme bossu vivant en reclu et perçu comme un “monstre” par son demi-frère, son père, la société en général. Sa vie dramatique semble trouver une possibilité de changement quand le professeur Baldamenti, grand spécialiste de la fixation de la vitamine D, lui propose de tester un traitement aussi novateur que douloureux…

En parallèle de cette histoire principale, Luc nous fait rencontrer Billy, un petit garçon noir capable de communiquer avec les animaux. Il n’a pas de disgrâce physique, mais dans l’époque post-Vietman des Etats-Unis, sa peau sombre amène la haine des extrémistes du Ku Klux Klan… Quel est le lien entre ces 2 personnages aussi attachants et perdus l’un que l’autre ? Pour l’instant, aucune certitude, si ce n’est que dans la narration maîtrisée de Luc, rien n’est laissé au hasard…

Pour le visuel, Luc Brunchwig a trouvé en Stéphane Perger le collaborateur idéal pour ce “Comics à la française”. Remarqué sur “Dark Museum”,“Brûlez Moscou” et plu récemment “Les jours incandescents”, sa mise-couleur directe explose littéralement. C’est beau, lumineux, hyper dynamique avec une narration très cinématographique et des mise-en-pages de cases éclatées. Un pur bonheur visuel, porté par un dessin réaliste de grande classe, qui fait la part belle aux ambiances colorées. Alors, partant pour un premier tome qui envoie du bois (et des éclairs) ? Foncez sur Luminary T1

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