Fables amères : Détails futiles - Chabouté

Fables amères : Détails futiles - Chabouté Des nouvelles en BD, quelle drôle d’idée.  Des nouvelles de quelques pages en noir et blanc, la plupart sans texte. Des moments du quotidien, comme une succession de de tout petits riens (c’était d’ailleurs le sous-titre du premier tome paru il y a près de 10 ans). Chabouté y montre les solitaires, les invisibles, les isolés, les exclus. On trouvera aussi dans ces nouvelles des fiers-à-bras ridicules, ceux qui ne voient pas plus loin que le bout de leur nez, un gros dur au cœur d’enfant, un cul de jatte admirant la vitrine d’un magasin de chaussures ou un paraplégique à qui l’on reproche de ne pas se lever pendant la marseillaise.
Fables amères : Détails futiles - Chabouté Les choses tiennent souvent à des broutilles mais les « détails futiles » accompagnant le titre sur la couverture ne le sont pas vraiment. Chabouté joue des silences, des angles de vue, des gros plans et des expressions des visages pour dire le grotesque et l’insignifiant, les maladresses qui font mal, la bêtise ordinaire.
Graphiquement on va à l’essentiel. Après m’avoir fasciné en racontant pendant plus de 300 pages l’histoire d’un banc public avec Un peu de bois et d’acier, Chabouté démontre une fois encore sa maîtrise du noir et blanc et du découpage. Son sens de la narration est un modèle du genre et son art de l’épure éblouit une fois de plus. Il fait mouche sans chichi ni fioriture, sans le moindre effet de style inutile, en gardant le regard à hauteur d’homme.
Comme disait le grand Raymond Carver, maître ès nouvelles s’il en est, « c’est pas grand-chose mais ça fait du bien. »
Fables amères : Détails futiles de Chabouté. Vents d’Ouest, 2019. 102 pages. 13,90 euros.
Fables amères : Détails futiles - Chabouté


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois