Le procès du cochon
Oscar Coop-Phane
Dans un village et un temps reculé, un monstre croque la joue et l’épaule d’un bébé laissé quelques instants seul par sa mère, puis repart tranquillement vers la forêt. Il est bientôt rattrapé par une horde d’hommes décidés à le tuer, mais dans le monde des hommes, la justice, comme la mort, se rendent au tribunal. Même si le monstre en question est un cochon qui n’a ni conscience ni parole pour se défendre. Peut-on se faire entendre sans mots ? Les gendarmes l’embarquent donc et le jettent en prison, avant son grand procès.
Dans un texte court et puissant, Oscar Coop-Phane nous raconte le procès d’un cochon, à l’image de ceux qu’on intentait aux animaux jusqu’à la fin du XVIIIème siècle, une pratique aussi étrange que méconnue de nos jours. Divisé en quatre parties, le texte retrace d’abord Le Crime, puis Le Procès, écrit comme une pièce de théâtre dans laquelle interviennent tour à tour les avocats des deux parties, la famille de la victime, les témoins et experts consultés, le public et les jurés, et le cochon, comme il peut, comme vous verrez, avant que le Président ne rende sa sentence : la pendaison. Viennent ensuite L’Attente, où chacun se prépare à la mort du porc ; Jean, le bourreau, Louis, le tout jeune officier chargé de mener l’accusé, le père Paul, en route pour confesser la bête, la famille éplorée, et le cochon que Le Supplice viendra libérer. D’une langue tranchante et pénétrante, Oscar Coop-Phane nous ramène des siècles en arrière pour fouiller les sentiments humains, la peur, la colère, la cruauté et la soif de vengeance, mais aussi l’empathie ou la peine. Un texte allégorique où chacun reconnaitra dans l’animal, le porc qu’il voudra.
**************En découvrant ce livre par hasard, j'ai été tout de suite intriguée et je n'ai même pas lu le résumé, donc je peux dire que j'ai littéralement découvert le procès de cet animal ?! D'où le fait que j'ai hésité durant plusieurs pages entre un être humain et un animal. De plus on ne connait rien de l'époque sauf que cela se passe à la campagne. Voici la toute première phrase du romans."Il marche toujours seul et sans y réfléchir".
Il est sale, battu à plusieurs reprises, de grandes dents sales... Il rôde...Il voulait juste s'allonger tranquillement dans l'herbe près de cette maison. Il entendait une femme qui chantait. Un bruit, un gazouillis dans un couffin. Il s'approche, renifle et croque le bébé. Le bébé ne dit rien, le croqueur n'a pas peur et repart tranquillement dans la forêt. Il ne sait pas ce qu'il a fait, on ne lui pas expliqué.Stupeur et cris de la mère en voyant le couffin taché de rouge. Arrivée des gendarmes, périmètre de sécurité et l''enquête immédiatement entreprise.Le coupable est trouvé, on l'emmène en prison. Oui a ce moment, l'identité du croqueur peut toujours être ambiguë (ou alors j'ai trop lu de thriller).Bêtement va avoir lieu un interrogation pour lequel le détenu ne va rien dire, même avec son avocat !Le procès commence...
Je me suis demandé, qui est l'animal et l'être humain dans cette affaire ?
Editions Grasset