Davy Mourier VS – tome 2 – La télévision

Chronique « DAVY MOURIER VS – Tome 2 – La télévision »

Scénario et dessins de Davy Mourier

Public conseillé : Ado / Adultes

Style : humour/ biographie
Paru le 16 janvier 2019 aux éditions DELCOURT, collection Shampooing,
Noir et blanc
9,95 euros
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Ça commence comme ça…

Davy Mourier est né là où le niveau des sorties culturelles est proche de zéro… en Ardèche (ce jugement n’engage que lui, d’ailleurs je n’ai jamais mis un pied là-bas). La télévision va donc logiquement devenir son seul moyen de s’ouvrir au monde qui l’entoure. Une fenêtre si hypnotique que, très vite, l’enfant qu’il était ne va jurer que par elle. C’est pourquoi dès l’âge de quinze ans, Davy va se promettre de percer à la télévision et cela quoi qui lui en coûte. Seulement voilà, n’est pas Nagui qui veut et notre héros va vite s’en apercevoir.

Ce que j’en pense:

Davy Mourier est un magicien de la BD. Attention pas un magicien comme ceux que l’on peut voir dans des sagas comme “Le seigneur des anneaux” ou “Now you see me”. Non, il ne faut pas exagérer, nous sommes plus proche de la personne de petite taille (pour ne froisser personne) héros de la série des années 80 “Le magicien”. Pour ceux qui ne voient absolument pas de quoi je parle (ou qui sont tout simplement jeunes) Google est votre ami. Pourquoi cette métaphore ? Parce que Davy parvient à nous faire rire de tout. De son voyage catastrophique à Cuba à la mort tout l’inspire.
Comme pour le premier tome de « Davy Mourier VS » l’artiste nous raconte des tranches de sa vie de façon hilarante. Son premier cachet dans une émission où il remplaçait bébé Charlie (Google est ton ami), son premier hentei loué naïvement par sa mère… Davy nous fait vivre toutes ses anecdotes avec une bonne dose d’autodérision. Vous l’aurez compris, « Davy Mourier VS la télévision”, c’est un peu « les confessions » de Jean-Jacques Rousseau en version 2.0.

Mais le plus gros de l’album est consacré au fameux reportage dans lequel des journalistes peu scrupuleux l’ont fait passer pour un abruti (ceux qui suivent mes chroniques en ont déjà entendu parler pour l’album « Davy Mourier VS Cuba »). Cette partie de la BD est particulièrement bien scénarisée puisque l’auteur nous livre les échanges de mails préparatoires à l’enregistrement, ses hésitations et surtout comment le producteur de l’émission lui a forcé la main. Ensuite nous assistons au tournage tel que Davy l’a (mal) vécu avant de voir la version montée. Pourtant, bon joueur, Davy ne cite aucun nom et précise bien que tous les journalistes ne sont pas à mettre dans le même sac.
D’un point de vue graphique, nous retrouvons le style très personnel de l’artiste. C’est-à-dire, qu’il dessine ses personnages comme il le sent sans se soucier de la ressemblance. Bien malin qui reconnaîtra Monsieur Poulpe, par exemple. Pourtant, cela ne veut pas dire pour autant que le travail est bâclé, bien au contraire, le résultat est dynamique et ultra lisible. De plus, l’idée d’avoir représenté les journalistes par des ombres menaçantes est vraiment géniale.

Pour en finir, le scénariste nous cueille avec une fin assez émouvante puisque nous y apprenons pourquoi il voulait tant faire de la télé.

Un bon moment de lecture, mordant et drôle à la fois.


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