Le frère de Göring – Tome 1 – L’ogre et le chevalier

Chronique « LE FRERE DE GORING – TOME 1 – L’OGRE ET LE CHEVALIER »

Scénario de ARNAUD LE GOUEFFLEC
Dessin de STEVEN LEJEUNE

Public conseillé : Ado / Adultes

Style : Thriller historique
Paru le 24 octobre 2018 aux éditions Glénat,
48 pages
13,90 euros
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Ca commence comme ça…


Au lendemain de la seconde Guerre Mondiale un homme se rend à la justice de son propre chef. Son crime ? Être le frère du haut dignitaire du parti Nazi, Hermann Göring. Seulement comment prouver dans une Allemagne en pleine chasse aux sorcières que nous n’avons rien a nous reprocher lorsque l’on est le frère d’un monstre ?

Ce que j’en pense


Lorsque l’on parle de la Seconde Guerre Mondiale des noms comme Hitler, Himmler ou Klaus Barbie nous viennent spontanément à l’esprit. Pourtant j’avoue que celui de Göring ne me parlait pas avant d’ouvrir cet album. C’est donc avec curiosité que je me suis plongé dans la lecture de ce roman graphique. Arnaud Le Gouëfflec le dit lui-même en préambule de ce premier tome, si les personnes et le postulat de départ sont réels “le frère de Göring” n’en reste pas moins une fiction. C’est d’ailleurs cette double lecture qui rend le scénario de Gouëfflec si intéressant. Nous pouvons, en effet, prendre cette histoire comme un témoignage de la confusion qui régnait en dans le monde au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale où tout simplement comme un huit-clos où l’enquête se retrouverait inversée. Albert, se voit contraint de chercher lui-même dans son passé les preuves de son détachement total des activités politique de son frère.

L’auteur, ne prenant à aucun moment parti ni pour son héros ni pour le Major qui l’auditionne le lecteur est pris de doutes par moments. Albert est-il vraiment le “héros si discret” qu’il dépeint ou est-il un manipulateur de génie ? Parlons maintenant de l’autre personnage historique du roman, celui que l’on présente comme un ogre dans le sous titre de l’album est en fait plus nuancé que ça en réalité. Certes, le scénariste nous présente un homme totalement voué à la cause Hitlérienne. Cependant dans un même temps il montre aussi un personnage complètement fou de sa première femme au point de lui construire un mausolée géant après sa mort. Une personne ambiguë jusque dans ses convictions les plus profondes. Comment un homme élevé par un parrain juif qu’il adore pouvait adhérer au parti nazi ? Comment un héros de la Première Guerre Mondiale peut-il devenir un monstre dans la seconde ? Là encore Arnaud Le Gouëfflecnous laisse seuls juges du chemin parcouru par Hermann. À tout cela vient s’ajouter l’histoire des deux frères qui fait penser par moment à celle de « Pierre et Jean » de Guy De Maupassant dans leur rivalité fraternelle et mais aussi dans le secret de famille qui entoure la naissance de l’un d’eux.

Au niveau graphique, le dessinateur Steven Lejeune apporte une touche rétro assez sympathique à l’album. Un parti pris encore renforcé par le magnifique travail de colorisation de Roberto Burgazzoli Cabrera qui allie avec subtilité méthodes d’encrage récentes et anciennes. En jouant avec les ombres l’artiste permet même de donner encore plus de relief aux dessins accentuant ainsi le réalisme des expressions des divers protagonistes. Le tout est rendu vraiment dynamique par une mise en page aussi astucieuse qu’originale.

“Le frère de Göring” est un thriller historique intelligent. À découvrir d’urgence !


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois