Chronique « VANIKORO »
Scénario, dessin et couleurs de PATRICK PRUGNE
Public conseillé : Ado / Adultes
Style : Aventure historique
Paru le 18 octobre 2018 aux éditions DANIEL MAGHEN
104 pages, 19,50 euros
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Ca commence comme ça…
Juin 1788. Après 3 ans d’exploration intensive, les deux frégates de l’expédition Lapérouse : “La Boussole” et “L’Astrolabe” sont pris au milieu d’une violente tempête. Les cales chargées de “trésors”, le voyage de la côte australienne vers les îles Salomon se passe au plus mal. Les deux bateaux ont été drossés contre les récifs coralliens de Vanikoro. Des marins se noient, d’autres échouent dans les gueules des requins. À bord d’un radeau de fortune, trois hommes de “La Boussole” regagnent l’île… et échappent de justesse aux dents des crocodiles attirés par le bruit et le sang…
Une fois à l’abris, l’officier fait un triste constat. La plupart de ses hommes sont morts et il ignore si l’équipage de L’Astrolabe a évité le récif…
Ce que j’en pense
Patrick Prugne, l’auteur et dessinateur de “Canoë Bay”, “Frenchman”, “Pawnee” et “Iroquois” revient avec un one-shot d’aventure historique édité aux éditions Daniel Maghen. Après les grandes plaines de l’Amérique, il nous fait vivre de l’intérieur le naufrage et la survie des deux navires de l’expédition “La Pérouse” en juin 1788. En se basant sur les récits indigènes et les traces découvertes par les historiens, il nous raconte le point de vue du Lieutenant Collinet, dont la voix off nous accompagne au long de ces 86 pages.
C’est principalement la lutte pour la survie en terrain hostile (une population indigène prête à les tuer) qui occupe le centre du récit, mais celui-ci se décompose en sous-arc narratifs plus personnels. Les hommes égarés dans la forêt, l’enfouissement et la recherche d’un trésor, le destin de Prévost le naturaliste de l’équipage, les intrigues s’en mêlent et s’enrichissent.
C’est surtout le dessin de Patrick Prugne qui m’a captivé dans “Vanikoro”. Son crayonné léger, accompagné d’aquarelles dégage un charme fou. La palette de couleur est somptueuse et poétique. Les décors fourmillent de détails, mais restent d’une grande délicatesse. Les ambiances sont variés (forêt et maritime) et l’ensemble est tout simplement magnifique.
Enfin, l’album est complété par des appendices, où vous pourrez lire “le mystère Lapérouse” et admirer croquis et recherches graphiques de ce très beau livre d’image.
A noter qu’une exposition des originaux de l’album a lieu à la Galerie Maghen du 30 octobre au 17 novembre 2018.
Cette chronique fait partie de la « BD DE LA SEMAINE ». Réunion chez Moka, cette semaine.
