La mer qui prend l'homme - de Christian BLANCHARD

La mer qui prend l'homme - de Christian BLANCHARD Ma note : 5/5 coup de cœur Genre : thriller Aux Editions Belfond Sorti le 18/10/2018

Entre la guerre d'Afghanistan et l'atlantique nord, un page-turner qui vous plonge dans la tempête des âmes et une mer rouge sang.

Au large des côtes du Finistère, un chalutier à la dérive est localisé. Lors de l'opération de sauvetage, une femme est retrouvée dans une remise, prostrée, terrorisée et amnésique. Le reste de l'équipage a disparu.

Parmi eux se trouvaient trois anciens militaires français. Xavier Kerlic, Franck Lecostumer et Paul Brive avaient embarqué sur le

Doux Frimaire à Concarneau, encadrés par le lieutenant Emily Garcia, des services sociaux de la Défense. Celle-ci devait expérimenter avec eux une méthode de lutte contre le stress post-traumatique en les insérant dans un groupe d'hommes soudés par de rudes conditions de travail - les marins du

" Je ne le sens pas, ce coup. Qu'est-ce qu'on vient faire dans cette galère ? " avait lancé Franck en montant à bord, avant que le chalutier ne lève l'ancre en direction de la mer d'Irlande et ne disparaisse des radars...

Je remercie les Editions Belfond et Christian Blanchard pour m'avoir permis de lire ce nouveau roman. J'ai rencontré l'auteur au salon de Vannes en juin de cette année, et il fera partie de mes plus belles rencontres humaines autour de ma passion littéraire. Avec deux autres bloggeuses nous sommes restées presque 30mn avec lui alors que seule une d'entre nous avait lu son précédent écrit " Iboga " ( et non, ce n'était pas moi !). C'est un homme passionnant à écouter, plein d'humour avec un intérêt nous dissimulé pour notre fonctionnement de chroniqueuses. C'est donc avec un plaisir évident que j'ai reçu son tout dernier thriller dédicacé, une façon pour moi de le lire 'enfin' et de m'imprégner de sa plume. Mon mari, lui, a dévoré " Iboga " la semaine suivant ce salon, d'une part car il est breton comme lui et le thème l'intéressait énormément, même s'il était très dur.

Ici, nous ferons connaissance avec 3 ex-militaires ayant fait une campagne en Afghanistan ensemble : Kerlic, Lecostumer et Brive. Tous 3 diagnostiqués SPT (stress post traumatique), leur 4 ème compagnon sera découvert mort dans sa maison sur l'île de Batz de manière anormale. Le lieutenant Garcia va vouloir entamer avec eux une thérapie spécifique, les amenant sur un chalutier pour éprouver la dureté du métier de marin et que leurs peurs vécues sur l'eau puissent annihiler leurs cauchemars.

L'auteur alterne les chapitres entre maintenant sur le chalutier, et il y a 6 ans en Afghanistan. Nous connaitrons ainsi comment ils se sont rencontrés et ce qui s'y est véritablement passé. De rebondissements en introspections, les relations interpersonnelles sont fortes mais biaisées. La tension montera crescendo sur le chalutier, car ces personnalités à part, quasiment borderline, surfe avec la violence et la folie.

Cette plongée dans l'esprit humain détruit par la guerre est puissante, elle régit tous les faits particuliers qui vont se dérouler au fur et à mesure. La lectrice que je suis est passée par plusieurs phases de ressentis, allant de l'empathie à l'antipathie, excusant puis détestant leurs gestes, éprouvant une certaine pitié mais voulant qu'il surgisse de leurs ténèbres une moralité même tenue.

J'ai refermé ce livre en étant scotchée par les révélations et une fin en apothéose. Que l'on cautionne ou pas, les comportements de chacun sont libres, imbriqués par une réalité qui leur est propre. Magnifique coup de cœur pour l'histoire et la plume ! Merci Christian de t'être souvenu de moi, ce chalutier de l'enfer m'a donné le mal de mer pour mieux vivre profondément ce qui a fait force pour eux.

Petite présentation de l'auteur: [source: Babelio]

Né à Dieppe , le 20/06/1959, Christian Blanchard est auteur de thrillers et romans noirs.
Il a été inspecteur, conseiller en formation, proviseur adjoint d'un lycée professionnel.
En 2004, il démissionne de l'Éducation nationale pour crée une petite maison d'édition : Les éditions du Barbu, fermée en décembre 2011.
Désormais il se consacre à temps plein à l'écriture.
Depuis 1996, il est installé à Brest dans le Finistère.
Il est l'auteur de "Parasite" (2012, sélectionné pour le prix intramuros), "Les loups gris" (2013), "Curriculum Vitae" (finaliste du prix du polar francophone de Cognac 2014), "Pulsions salines" (finaliste du prix du polar francophone de Cognac 2015) et "L'Immortelle qui pleurait les morts", parus aux éditions du Palémon. "La salamandre de Kerpape" (2014) est paru aux Éditions Chemin Faisant. "Iboga" paraît en 2018.


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois