Chronique « LES SPECTACULAIRES -tome 3- Les Spectaculaires prennent l’eau »

Scénario de RÉGIS HAUTIÈRE
Dessin de ARNAUD POITEVIN,

Public conseillé : Tout public (à partir de 12 ans)

Style : Aventure, comédie policière
Paru le 17 septembre 2018 aux éditions « Rue de Sèvres »,
54 pages couleurs, 14 euros,
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Ca commence comme ça…

Janvier 1910, Paris est sous l’eau. Suite à la crue exceptionnelle de la Seine, les services publics sont totalement désorganisés. Faute d’électricité, les boutiques sont saccagées, les habitants agressés…
Devant cette situation de crise, le Préfet Lépine (le fameux également créateur du concours homonyme), fait appel au professeur Pipolet. Un malfrat d’envergure a fait son apparition, qui signe ses crimes d’un grand “M” rouge et se fait appeler “Le Marsouin”. Depuis qu’il a délivré ses complices, le malfrat cumule les vols exceptionnels et se vante de ses crimes dans les journaux. La bande des “Spectaculaires” est appelée à la rescousse !

Ce que j’en pense

Super, les Spectaculaires reviennent dans une nouvelle comédie policière à fond les ballons. La bande de demi-bras cassés, sortis de leur quotidiens de forains, est de retour. J’ai retrouvé avec plaisir Evariste, l’homme volant ; Eustache, l’homme le plus fort du monde ; Félix, l’homme-loup et Pétronille, la seule femme et tête pensante du groupe.
Cette fois-ci, les talents de cette bande de super-héros de bric-à-brac des années 1900 va être utilisée pour le bien. Lors de la grande crue de 1910, le préfet de Paris ( (Louis Lépine pour vous servir) fait appel aux services du professeur Pipolet et de sa bande. Car un grand méchant, ennemis N°1, est apparu dans la capitale. Signant ses vols d’un grand ‘M’ rouge (pas jaune, non, non) il se sert lui aussi d’inventions géniales et démesurées (ben oui, puisque je vous dis que c’est ZE méchant de l’épisode !).

Cet adversaire digne de la bande des Spectaculaires est l’homme à abattre… euh, à capturer. Evidemment, la partie n’est pas gagnée d’avance, car “Le Marsouin” semble au point coté inventions et de plus, il est particulièrement organisé.
Suivront donc des aventures rocambolesques de course-poursuite, où tout est mis-en oeuvre pour “pêcher” notre homme. C’est brillant, drôle (les situations, les inventions, les dialogues), bourré de références et de rebondissements jusqu’à la fin.
Régis Hautière a digéré genre “feuilletoniste” du début 20e siècle avec un plaisir évident et une belle maîtrise. Moi, j’adore et j’en redemande !

Au dessin, Arnaud Poitevin est en grande forme, lui aussi. Il croque ses personnages avec un trait expressif et caricatural drolissime. Au passage, il récupère les trognes d’acteurs populaires pour ses personnages secondaires. Les gueules sont à tomber et les décors de Paris d’époque impeccable. Ainsi, il revisite des lieux encore vivants comme les quais de Seine et “Le Bouillon Chartier” (un restaurant populaire que je vous invite à découvrir si vous ne connaissez pas)…
Le trait est nerveux et la mise en place ultra lisible, quelque soit la rapidité de l’action. Graphiquement, les inventions délirantes entraînent notre petite bande dans des situations… délicates et souvent drôles.

Pour tout dire, j’adore cette série tout public qui plonge ses racines dans notre littérature populaire avec un bel enthousiasme et une inventivité renouvelée.

Cette chronique fait partie de la « BD DE LA SEMAINE ». Réunion chez Noukette, cette semaine