Superman

Chronique « Superman »

Scénario & dessin de GION CAPEDER

Genre : Chronique Sociale / drame

Public conseillé : Adultes
Paru le 23 aout 2018 aux éditions Sarbacane
120 pages, 17,50 euros

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Ça commence comme ça…

Chris est un jeune cadre dynamique, marié et père de famille. Il surprend son entourage par son audace, sa perspicacité et sa persévérance. Thomas, son supérieur hiérarchique, lui annonce qu’un collègue va bientôt quitter l’entreprise et qu’il a été approché pour prendre sa place. Chris y voit une manière de progresser dans l’entreprise. En effet, la direction voit en lui le successeur de Thomas… Mais depuis un certain temps, Chris peine à se concentrer. Il est souvent en retard, oublie de rendre ses dossiers dans les temps. Parfois ses collègues ignorent où il se trouve…
Chris a une addiction ! Pas à l’alcool, ni à la drogue. Non, la sienne est peu banale… Il est addict au sexe ! Il a peur d’y perdre son travail et sa famille. Conscient de son problème, il aimerait se soigner. Le voilà parti pour une sublime descente aux enfers…

Ce que j’en pense

Pour la petite histoire… Gion Capeder est un auteur suisse de grand talent. Sa première bande dessinée “Le 7” qu’il a édité à compte d’auteur, est sortie en 2010. Déjà une histoire qui m’avait charmée, autant par son dessin que par son histoire. Pour “Superman”, sa parution en français n’était pas gagné d’avance. Refusée plusieurs fois, c’est finalement les éditions Moderne qui l’éditent en 2017. Pour cela il aura fallu la traduire en allemand (!?). Mais voilà, c’était sans compter sur les éditions Sarbacane qui ont eu la fabuleuse idée de sortir cette fabuleuse bande dessinée en français. Moi là je leur dis Merci !

Comme pour sa bande dessinée “Le 7”, le héros de “Superman” est une personne qui a tout pour réussir dans la vie. A cause d’un événement ou d’un sentiment personnel, sa vie va basculer. Attention, il ne faut pas croire que Gion Caperder se répète avec ses deux histoires. Mise à part le mal être des deux hommes, tout est différent ! Par contre une chose est sûre, quand on commence ses récits, il est impossible de lâcher leur lecture, tellement elles sont prenantes et envoûtantes…

Son dessin est proche de certains auteurs américains, comme Chris Ware (en moins géométrique), Daniel Clowes (en moins glauque), ou encore Charles Burns (en moins sombre)… Son trait me fait surtout penser à celui d’Adrian Tominé pour la douceur de son trait et le style de ses histoires. Le dessin de Gion Capeder est très doux, rond et épuré. Il fait l’encrage à la main et les couleurs à l’ordinateur. Ses couleurs pastels donnent à tout l’album une sensation de sérénité. Le passage où Chris va faire de la luge sous la neige avec sa fille est sa femme sont justes sublimes. Celles qui se passent à la mer où l’on voit des animaux marins sous l’eau, je vous dis même pas… Toutes les émotions qui émanent de cet album m’ont prises aux tripes.

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C’est le deuxième titres que je lis sur l’addiction au sexe. Le premier “Love Addict : confessions d’un tombeur en série” de Koren Shadmi aux éditons Ici Même, était bien plus explicite et dur dans sa présentation et narration que ne l’est “Superman”. Gion Caperder a composé un récit tout en subtilité et pudeur. Rien n’est choquant, tout est parlant. Les scènes d’amour sont belles et légères. Dans l’histoire de Chris, rien n’est sale ou dégradante envers la femme. Il a seulement besoin de sexe et malgré tout, dans tout ça, il y a beaucoup d’amour…

Pour résumer, cette bande dessinée, c’est de la soie, du satin et du velours.


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