La mort vivante

Chronique « LA MORT VIVANTE »

Scénario & Storyboard de OLIVIER VATINE
Dessin de ALBERTO VARANDA

Genre : SF/Horreur

Public conseillé : Adultes / grands adolescents
Paru le 22 aout 2018 aux éditions COMIX BURO & GLÉNAT
72 pages, 15,50 euros

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Ça commence comme ça…

Sur terre, dans un futur proche. Alex est en train de fouiller une ancienne tour abandonnée et inondée. Il en extirpe un lot de livres pour le compte de la mystérieuse Martha. La donneuse d’ordre vient sur le chantier de fouille pour voir son “butin”.
Tandis que les plongeurs qui explorent le fond, tombent nez à nez avec un poulpe géant tripode, la fille de Martha fait une chute mortelle dans la tour.
Sur Mars, le jeune scientifique Joachim passe en jugement. Il est accusé de se servir des écrits d’anciens textes scientifiques pour mener des expériences génétiques prohibées par l’éthique… Ayant tout perdu, il est contacté par Alex, qui lui propose de rejoindre Martha dans son château…

Le contexte

Si vous aimez la BD, vous devez surement connaître Olivier Vatine. Illustrateur publicitaire, dessinateur de la sublime série “Aqua Blue”, co-directeur de la collection “Série B” aux éditions Delcourt, son style graphique (très efficace et dynamique, d’inspiration “comics”) a fait beaucoup d’émules.
Avec le label “Comix Buro”, il est le créateur d’une série de carnets d’auteurs. Le projet a évolué en véritable label, quand Olivier a signé chez Ankama une collection autour des “Univers de Stefan Wul”. Dans cette collection, il s’est occupé personnellement de l’adaptation de “Niourk”.
Aujourd’hui, “Comix Buro” grandit encore en devenant une véritable éditeur, dont “La mort vivante” est le premier projet coédité avec les éditions Glénat.
Même s’il ne s’agit pas d’une adaptation d’un Stefan Wul, l’univers développé et les références le placent dans sa filiation, un monde futuriste (post apocalyptique ?), qui s’est tourné vers d’autres cieux (Mars) et a oublié ses racines, la terre…

Ce que j’en pense

Ce nouveau projet d’Olivier Vatine et Alberto Varanda est un croisement entre anticipation, mythe et horreur. Le duo nous entraîne dans un futur dramatique où la mystérieuse Martha a perdu son enfant, la jeune Lise… L’enfant est morte, mais conservée dans un état de stase, qui n’abîme pas son corps.
Avec tout ses moyens, la jeune femme fait appel à Joachim, un chercheur qui ne recule devant aucune expérience, pour tenter de lui “redonner vie”, ou plutôt de cloner son enfant…
Le projet a lieu dans son château-labo… Mais si Joachim réussit le projet, que sera exactement cette nouvelle lise et jusqu’où la science peut-elle ignorer la mort ?
Evidemment, il y a du “Frankenstein” dans “La mort vivante”. Le thème principal, l’arène (le château où ont lieux les expériences), tout ramène à cette ambiance gothique. Le mélange entre ce thème universel (la barrière de la mort) et le futur technologique est assez intéressant. Même si le scénario assez linéaire, le conflit est suffisamment fort pour me tenir captif jusqu’au bout.

Et puis, il y a le dessin d’Alberto Varanda. Le dessinateur de “Bloodline”, “La Geste des Chevaliers Dragons” et “Paradis Perdu” nous offre une oeuvre graphique démentielle. Son dessin, inspiré des gravures du XIXe siècle fourmille de hachures, de traits, de matières… Le noir et blanc devient vivant devant autant de détails et de subtilité. Avec la couleur (même si elle est très sobre), ce travail a tendance à s’atténuer, mais pour les amateurs de dessin, une version grand format en noir et blanc sort pour en admirer toute la folie. Oui, car il faut une forme de maniaquerie pour oser traiter avec ce traitement graphique.
Se basant sur le storyboard d’Olivier Vatine, Alberto Varanda nous offre un dessin exceptionnel, prouvant (s’il en était encore besoin) ses qualités de dessinateur surdoué, mais surtout qui nous plonge dans l’atmosphère surannée avec une qualité inédite.