Azimut – tome 4 – Nuées noires, voile blanc

Chronique « AZIMUT – tome 4 – Nuées noires, voile blanc »

Scénario de WILFRID LUPANO
Dessin de JEAN-BAPTISTE ANDRÉAE

Genre : Aventure fantastique

Public conseillé : Ado-Adultes
Paru le 10 janvier 2018 aux éditions Vent d’ouest
13,50 euros

Share

Ça commence comme ça…

La belle Manie Ganza se prépare. Comme dans un éternel recommencement, elle fête ce soir son mariage avec le grand mamamouchi Baba Musiir, seigneur du désert… Mais cette fois-ci, l’arracheur de temps ne pourra pas faire son office, car Baba Musiir est l’heureux propriétaire du mythique palmier antidattier, qui lui permet de ne jamais dormir.
Eugène, le peintre amoureux, accompagné du major Oreste Picote ne l’entend pas ainsi. Les deux hommes font une entrée musclée dans la cité. Ils sautent sur un tapis volants et embarquent Manie. Sous les ordres de Baba Musiir, un joueur d’Orgue Serpentaire intervient, stoppant net la course des tapis…
En plein désert, la mère de Manie, toujours aussi jalouse de sa beauté, déterre de vieux et terribles souvenirs…

Ce que j’en pense

Vous aimez vous évader ? Vous appréciez les univers fantastiques, oniriques ou délirants ? Vous n’avez rien pas contre un peu de poésie ? Bienvenue dans le monde délirant d’Azimut, créé par Wilfrid Lupano (“Les vieux fourneaux”, “Le singe de Hartlepool”, “Un océan d’amour”, “L’homme qui n’aimait pas les armes à feu”… ) et Jean-Baptiste Andreaé (“La confrérie du crabe”, “Terre mécanique”, “Mangecoeur”…).
Depuis 2013, le duo nous entraîne dans un monde où rien ne tourne rond. Ici, le Pôle Nord n’arrête pas de bouger à cause de Paulo, un lapin “qui est le nord”… Le temps s’envole quand “Le grand arracheur de temps” vous visite dans vos rêves… Les “Sauges”, des chimères composées d’objets hétéroclythes naissent dans des oeufs… Les éléments naturels s’incarnent et interviennent dans les aventures humaines… et j’en passe…

Mais cet univers n’est pas qu’une accumulation de situations loufoques. Depuis le début, on y suit le destin de la magnifique Manie Ganza, femme incroyablement belle et sensuelle, qui passe son temps à être promise aux petits rois, tandis que son amoureux transi, Eugène, peintre sans le sou, la poursuit de son amour…
A chaque épisode, on en a appris un peu plus sur Manie et ses poursuivants : sa mère qui ne supporte pas que cette dernière la supplante en beauté, sans oublier la “malédiction de l’arracheur de temps” qui s’attaque à ses prétendants…

Ce tome 4 ressemble à un recommencement. Manie est promise à Baba Musiir et Eugène, son amoureux, tente de la délivrer. De nouveau, tout s’enchaine dans le plus grand désordre. Dans cet univers croisé entre le monde de Lewis Carroll< et les comptes des mille et une nuits, tout peut arriver. Une armée de spectres revenus de sombres territoires, des combats entre armées improbables, un désert glacial, Wilfrid et Jean-Baptiste se permettent tout, pour notre plus grand plaisir !

En bon compagnon, Jean-Baptiste met en image les délires les plus fantaisistes avec une précision diabolique. Chaque personnage, chaque détail semble travaillé. Son dessin en couleur directe, tout en lumières et en couleurs, est l’écrin parfait des délires de Wilfrid. Il n’y a pas à dire, ces deux là se sont trouvés !

Pour résumer, vous l’attendiez depuis plus d’un an, déjà. “Azimut” revient pour un épisode échevelé, où la fantaisie le dispute à la poésie. Quand BD et arts graphiques se conjuguent, il n’y a plus qu’à admirer.


wallpaper-1019588
Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois