Giant – tome 2/2

Chronique « GIANT – tome 2/2 »

Scénario & dessin de MIKAËL

Genre : Historique

Public conseillé : Ado-Adultes
Paru le 19 janvier 2018 aux éditions DARGAUD
13,99 euros

Share

Ça commence comme ça…

Jack “Giant” Ryan est en triste état, suite à sa “rencontre” avec une bande de ritals. Cet irlandais, véritable force de la nature est ramené dans sa piaule par ses amis et collègues, ouvriers sur les buildings New-yorkais, comme lui.
Après avoir été recousu par un soigneur de chevaux, Il est laissé aux mains de Betty la Diva. A son grand désarroi, la belle doit changer ses pansements et nettoyer ses blessures deux fois par jour…
Pendant ce temps, en Irlande, Mary Ann, la veuve, lui écrit une grande lettre. Alors qu’elle ignore toujours que son mari est mort et que c’est Giant qui lui écrit en son nom, elle vient avec les enfants en Amérique !

Ce que j’en pense

Mikaël nous livre le second et dernier tome de son histoire, entre fiction et documentaire. Il nous fait revivre l’ambiance de la grande dépression américaine (les années 30), vécue par les “Skyboys”, ces ouvriers qui travaillaient sur les chantiers des premiers grands buildings américains.

Pour nous accompagner dans ce “pays de cocagne” (pas si agréable ni docile…), Mikaël a choisi un guide atypique. Surnommé “Giant”, ce colosse est taiseux, pour ne pas dire atone. Mais derrière cet aspect d’armoire à glace, il est doté d’une grande compassion.
Ayant remplacé un ouvrier qui a fait une chute mortel, il n’ose pas avouer à sa veuve la vérité et se substitue à lui, via des lettres et de l’argent, pour aider cette inconnue restée au pays… Un subterfuge pas bien méchant, si Mary-Ann, la femme, n’avait pas entammé le voyage vers son mari…

Avec ce second tome, il est temps de résoudre cette histoire et enfin, d’en savoir un peu plus sur ce “héros” sombre et secret.
Décidément, c’est un beau voyage que Mikaël nous offre avec cette histoire simple, touchante et presque sans paroles. Le décors géant qui accompagne ce petit peuple est aussi grand et minéral, que ses hommes semblent frêle et petits. Les plans, où humains et monstres d’aciers se côtoient me font penser à certaines cases de Will Eisner, amoureux de sa ville, lui aussi. Dans ce New-york, qui sort de terre pour s’élancer vers les cieux, il y a une sorte de magie, de fierté et de désobéissance à la condition humaine, qui rejaillit sur ces personnages…

Côté histoire, c’est un récit tout simple et sans grand révélations, mais proche de ces personnages. Les hommes y sont lâches…quelquefois ; les femmes braves… souvent. En gros, c’est simple et vrai…

Le dessin de Mikaël est ce qui ‘a le plus impressionné dans “Giant”. Puissantes et dynamiques, les planches sont détaillées et brumeuses à la fois. Servi par des compositions horizontales et verticales, les planches s’enchaînent avec une énorme puissance évocatrice. On ressent le vide, le froid, la crasse, la peur pour ce peuple de déracinés venus chercher l’espoirs…
L’encrage très présent, aux grandes masses de noir, rehaussées d’ocres, nous immerge dans une ambiance forte et passée.

Alors, qu’attendez vous pour accompagner ce Giant ouvrier au coeur démesuré ?


wallpaper-1019588
Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois