Les Vieux Fourneaux – Tome 4 – La Magicienne

Chronique « Les Vieux Fourneaux – Tome 4 – La Magicienne »

Scénario de WILFRID LUPANO
Dessin de PAUL CAUUET

Genre : Comédie sociale

Public : Ado / Adultes
Paru le 10 novembre 2017 aux éditions DARGAUD
11,99 euros

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Ça commence comme ça…

Sophie finit sa tournée triomphale de spectacle marionnettes avec son “Loup en slip”. Antoine, son grand-père, l’accompagne pour s’occuper de la petite juliette pendant que Sophie est sur scène. Heureusement pour ce dernier, c’est bientôt la fin. Plus qu’une dernière date attend Sophie à la fête du village.
De retour à “La chope”, le bar du village, Antoine apprend la terrible nouvelle : le plan d’agrandissement de l’usine pour lequel il avait oeuvré, et qui promettait un coup de boost dans l’économie locale, est stoppé net, pour cause de “magicienne dentelée” : une sauterelle protégée par l’Europe, découverte dans les champs de Berthe… De plus, la ZAD (zone à défendre) a été envahie par les écolos !

Ce que j’en pense

C’est toujours un plaisir de lire un nouveau tome des “Vieux fourneaux”. Une fois de plus, le duo Lupano/Cauuet fait mouche. Cette fois-ci, Lupano n’explore pas le passé d’un de ses vieux râleurs, mais son regard se porte sur Sophie, comme l’ombre chinoise de la couverture le laisse supposer.

Dans le petit village du sud de la France, la jeune femme semble trouver un certain équilibre, excepté le fait qu’elle élève toujours seule la petite Juliette. Mais qui est donc le père de la petiote ? Quelle “fatalité” lui colle à la peau, pour justifier cette solitude ?
Pour faire écho à Sophie et sa maternité (sans mâle dans le secteur), une autre “malédiction” s’abat sur le village. L’extension de l’usine de Daran-Servier (voir les albums précédents) est arrêtée, suite à la découverte d’une sauterelle (qui se reproduit toute seule), surnommée “la magicienne dentelée”. L’animal protégé attire des écolos venus bloquer les travaux…

Une fois de plus, Lupano et Cauuet s’amusent avec personnages et situations. Entre petits conflits personnels et grands conflits (écolo-mondialo), Lupano construit sa comédie ironique et cynique avec une belle maîtrise. Les personnages prennent toujours plus de densité et les révélations qu’il distille sur chacun d’entre eux résonnent avec un peu d’amertume… Dénonciation de la cool-attitude de façade dans les startup, difficulté de rencontrer l’âme soeur et aberrations sur la protection de la nature et ses débordements, tout le monde en prend pour son grade…

Au dessin, Paul Cauuet est au top. Ses personnages sont expressifs en diable. Communication non-verbale, caricature légère et trait aiguisé, tout se mélange pour un résultat impeccable. Entre les expressions des gueulards de service, les situations abracadabrantes de Lupano et les Punch-line du tonnerre, j’étais aux anges !

Alors, puisque cet épisode s’ouvre sur une fin très ouverte, il n’y a plus qu’à attendre la suite pour tout savoir des aventures de Sophie..


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