Chronique “BRIGADE VERHOEVEN – Tome 1/4 : Rosie »
Scénario de PASCAL BERTHO, d’après le roman de PIERRE LEMAITRE
Dessin de YANNICK CORBOZ
Couleur de SÉBASTIEN BOULET
Genre : POLAR
Public conseillé : Ado / adultes
Paru le 10 janvier 2018 aux éditions Rue de Sèvres,
16 euros
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Ça commence comme ça…
Paris, de nos jours. Jean-Claude Maleval, lieutenant à la BAC, postule pour un poste dans la Crim’. Camille Verhoeven, son futur chef, est un personnage étonnant. Ce brillant commandant, à la réputation de “chieur”, dessine tout le temps, obtient d’excellents résultats… et ne mesure qu’1,45 m.
Jean-Claude est accepté. Très vite, avec la Brigade Verhoeven, il est pris dans une nouvelle enquête. Le jour même, un engin explose à Paris, faisant quelques blessés légers. John Garnier, un homme sans histoire, se livre à la police. Il affirme être l’auteur de cette bombe artisanale et avoir posé six autres bombes programmées quotidiennement. Ses exigences ? Libérer sa mère et 10 millions !
Ce que j’en pense
Et pourquoi ne pas commencer l’année avec un bon polar ? Pascal Bertho (scénariste de “Chéri Bibi”, “Kérioth”, “La voix”…) et Yannick Corboz, l’excellent dessinateur de “Célestin gobe-la-lune” et “L’assassin qu’elle mérite” (Lupano au scénario) adaptent la tétralogie de Pierre Lemaître, “La brigade Verhoeven”. Et ils ont fait un sacré choix, car le romancier a été récompensé par le “Prix du Polar” à Cognac. Les auteurs nous entraînent dans un polar contemporain, à Paris de nos jours. L’intérêt ne vient pas particulièrement du décorum (très banal), mais des personnages.
Tout d’abord, l’équipe de policiers de la Crim’ est menée par l’étonnant commandant Verhoeven, aussi grand par l’esprit que petit par la taille. C’est un homme brillant qui partage sa vie entre son travail et sa sphère privée (la sémillante Juliette; femme de sa vie). Les auteurs nous font partager alternativement ces deux aspects, avec des dialogues précis et simples à la fois. Moments de vie partagés, flash-backs, tout concourt à nous rapprocher de cet homme extrêmement attachant.
Le reste de l’équipe éclectique (Louis, le riche élégant ; Armand le radin et Jean-Claude, le joueur coureur de jupon ) ne sont pas autant développés, mais on peut déjà imaginer un beau potentiel.
Ce premier tome (“Rosie”) se concentre donc sur le trio entre le commandant Verhoeven, John Garnier et sa mère.… L’homme, qui s’est livré spontanément après une premier attentat, affirme avoir préparés une série de 6 autres. Pour éviter le carnage, il exige la libération de sa vieille mère et une grosse somme d’argent. Mais l’homme n’a rien d’un terroriste. Il n’agit que par motivation personnelle et semble en fait, même… très “normal”… Bluffe t-il ? Si oui, quel est le danger ? Qui est sa mère et pourquoi demande t-il sa libération ? Tout l’album tourne autour de cette relation mère-fils complexe.
Les auteurs s’attachent aux personnages, fouillent leurs psychologies, ce qui rend l’album dense et passionnant. Même si je ne connais pas le roman originel (et ça me donne très envie de le lire), cette adaptation est une petite merveille.
Au dessin, Yannick Corboz nous avait habitué à des dessins “historiques” (le 17e siècle “romantique” et l’arrivée du 20e). Il change complètement de genre, avec ce décors contemporain. Son trait sobre et détaillé rend hommage aux personnages, vrais héros de l’album. Les gueules, à peine caricaturées, sont vivantes. Les attitudes, le langage corporel et même le rapport de taille entre Camille Verhoeven et les autres sonnent justes.
Le découpage, classique en 3 ou 4 strips, est efficace. Les couleurs numériques de Sébastien Boulet jouent la sobriété. Seul mini regret pour les amateur de son dessin : La seule présence féminine est marquée par Juliette, aux cotés de Camille.
Pour résumer, à quand la suite, les amis ?
