Mères primales de Brand Souffy

Mères primales de Brand Souffy

Résumé raccourci SANS SPOILERS:

Une jeune femme, Louise, devient mère porteuse pour le compte de gens aisés. Son mentor et employeur, le professeur Brinder, la couve jusqu’à ce qu’elle découvre qu’elle a été manipulée et que le bébé qu’elle porte est destiné à tout autre chose.

UN CONSEIL : NE LISEZ PAS LE SYNOPSIS sur les sites de Livraddict, Booknode et SimPlement !

Suite du résumé ATTENTION SPOILERS :

Elle s’échappe de la maison de Brinder dans laquelle elle est séquestrée, et rejoint les Vosges où elle va être hébergée par Isidore, un personnage solitaire. Elle accouche enfin de son enfant ; il s’agit d’une petite Humanzee, moitié humaine, moitié simienne.

Un sbire de Brinder retrouve leurs traces et s’en tient à sa mission qui consiste à récupérer l’Humanzee et à tuer sa mère. Louise parvient à abattre le tueur avant de repartir sur les routes dans le combi de ce dernier. Étrangement, elle perçoit comme un appel émanant de l’hémisphère sud et s’y rend sans hésiter avec sa fille.

Les Humanzees constituent une espèce créée de toute pièce, puisque leur existence n’est pas le fruit du seul hasard. L’organisation dirigée par Brinder a élaboré un projet unique, à eux seuls dédié. Un projet dantesque qui changera définitivement le destin de l’Humanité et par ricochet, le cours de l’Histoire du monde…

Un événement aussi retentissant que celui qui a marqué la fin des dinosaures.

L’histoire de fond en forme :

Dès les premiers mots de l’auteur, je me suis sentie immergée aux côtés des personnages. En effet, l’histoire commence dans le parc de l’Orangerie à Strasbourg et le cadre spatial est parfaitement décrit. D’ailleurs, les lieux le sont aussi superbement et donnent un aspect très réaliste tout au long de l’histoire. La richesse plume est tout aussi intéressante : on a affaire à un livre très maîtrisé !

Les barques à fond plat glissaient sur le plan d’eau du Parc de l’Orangerie, fendant des flots immobiles, troublant voluptueusement une vase depuis longtemps endormie. Je contemplais ces hommes de tous âges qui ramaient comme des galériens pour emporter leur amie, leur épouse ou leur fiancée, dans une croisière fantasmée. Des bataillons désordonnés de jacinthes et d’iris avaient colonisé les rives et empêchaient toute escale impromptue. J’avais le bête sentiment que chaque coup de rame les rapprochait davantage d’un naufrage que de cette fabuleuse terre promise qu’à mon tour j’avais tant espérée offrir à ma fille.

Un sujet innovant ?

Ce n’est pas la première fois que je découvre une histoire mettant en scène une/des mère/s porteuse/s. Différentes œuvres en parlent  comme le livre de Margaret Atwood ou La servante écarlate (en français) (puis série du même nom), Le fruit de nos serments de Terese Ramin et un de Le jour où tout a basculé. Mais ce ne sont que des apparitions minoritaires de ce sujet.

Bien que la série Netflix The Handmaid’s Tale connaisse un succès fulgurant, une grande différence se fait entre l’oeuvre de Margaret Atwood et celle de Brand Souffy quant à la question de porter l’enfant d’un autre. Dans THT, les servantes rouges sont privées de leur libre-arbitre tandis que Louise, outre la manipulation dont elle est la victime, la possède. Outre les questions de morales intervient aussi une question de choix, de liberté… 

Les personnages :

Ils sont tous très intéressants et travaillés. La manipulation règne au sein des personnages et leurs caractères, leurs « pierres angulaires » pas trop clichées (comme ils disent dans Westworld),  et leurs desseins sont rendus réalistes. Ce sont des personnages intéressants par leurs motivations mais aussi par les réflexions qu’ils suscitent. Personnellement j’ai très apprécie l’évolution de Louise qui n’a cessée de m’étonner !

Points négatifs :

  • Le résumé en dit BEAUCOUP trop ! Je parle de celui de l’auteur présent sur SimPlement…

  • La richesse de la plume est très instructive et rend la lecture encore plus intéressante, mais d’un autre côté, son utilisation lors des prises de parole de Louise (qui dit ellemême qu’elle n’a pas une grande culture ni une grande intelligence) semble pas très bien coller.

  • Ce n’est pas temps une chose que je reproche à ce livre mais plutôt à beaucoup… Pour porter cet enfant Louise subit des consultations gynécologiques évidement ça m’étonnerait qu’elle ait juste écarté les jambes, fermé les yeux, rien senti et hop elle est sortie du cabinet… Mais c’est un sujet tabou, je n’en dirai pas plus 😉

Petits plus :

Comme vous vous en doutez, ce genre de livre fait naître une multitude de questions :

Mères primales de Brand Souffy

  • Dans le cas où j’aurai besoin d’argent, serai-je capable de devenir mère porteuse ? Quand on regarde les faits divers ces mères porteuses sont généralement des personnes victimes de réseaux puissants ou qui ont des parents/enfants dans le besoin. Peut-être aussi qu’une partie le fait par goût de l’argent mais c’est une triste façon de donner de la valeur à la vie… Certaines y éprouvent peut-être un besoin/plaisir… C’est une question terrible et en y pensant, qu’est-ce qui pousse à la prostitution ?

  • Je suis passionnée par la science mais toutes ces expérimentations animales (dont homme) me surpassent. Pourquoi essayé de faire de telles choses ? Surtout que le sujet traité dans le livre est loin d’être un cas inventé : des expériences ont déjà été menées ou ont essayé d’être menées par le passé. Voici des liens :

Toutes ces petites choses positives :

  • Un des personnages secondaires est homosexuel. L’histoire ne s’épanche pas sur leur relation mais quelques remarques font honneur à la cause ! C’est super ! Dit donc c’est le deuxième SP en deux semaines qui en parle !

  • Un des personnages est végétarien ! Voilà ça me rend heureuse 🙂

Mères primales de Brand Souffy

  • Comme le fait remarquer l’horrible professeur, le prénom Swala possède une certaine signification… J’espère que c’est la bonne 😉 

Mères primales de Brand Souffy

  • Enfin dans une fiction, lorsqu’il y a une course ou une tentative de fuite le conducteur cale ! A croire que nous autres pauvres humains ne calons jamais quand le stress monte !

Mères primales de Brand Souffy

Mon avis :

J’ai trouvé que c’était un livre merveilleusement bien écrit ! Dans les passages descriptifs, on a plus l’impression de lire de la prose tant la plume et le cadre sont beaux. Aussi, c’est un roman qui pose de grandes questions sur la Vie, la Nature et les progrès de la sciences ; de quoi remettre en questions notre morale et la place des humains sur Terre. En bref, ce fut un immense coup de cœur ; j’ai été très déçue de terminer ma lecture (j’espère qu’il y aura une suite!), et je ne peux que vous recommander la lecture de ce livre !

Remerciements :

Je tiens à remercier l’auteur de m’avoir fait confiance et permise de découvrir ce superbe livre ! Merci aussi à la plateforme SimPlement qui permet ces échanges !

Titre : Mères Primales

Auteur : Brand SOUFFY

Éditions : IS Editions

Genres : SF, Drame

Année de parution : 2017

Nombre de pages : 350

ISBN : 9782376920458


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