Si c’est un homme de Primo Levi

Si c’est un homme de Primo Levi

Résumé :

On est volontiers persuadé d’avoir lu beaucoup de choses à propos de l’holocauste, on est convaincu d’en savoir au moins autant.

Et, convenons-en avec une sincérité égale au sentiment de la honte, quelquefois, devant l’accumulation, on a envie de crier grâce. C’est que l’on n’a pas encore entendu Levi analyser la nature complexe de l’état du malheur. Peu l’on prouvé aussi bien que Levi, qui a l’air de nous retenir par les basques au bord du menaçant oubli : si la littérature n’est pas écrite pour rappeler les morts aux vivants, elle n’est que futilité.

Présentation de l’auteur:

Si c’est un homme (Se questo è un uomo ) a été écrit par Primo Levi, né en 1919 à Turin dans une famille juive. De sa judéité, Primo Levi n’en prendra réellement conscience qu’avec l’apparition de la mentalité antisémite en Italie, vers 1938. Après avoir suivi des études, il part s’installer à Milan. En 1943, il s’engage dans la Giustizia e Liberta (organisation antifasciste installée dans les Alpes italiennes) et se fait arrêter la même année, par la milice fasciste. Il est interné au camp de Carpi-Fossoli, tout près de la frontière autrichienne. En février 1944, le camp, passe en mains allemandes: c’est la déportation vers Auschwitz. Il est libéré le 27 janvier 1945, date de la libération du camp par les Soviétiques.
Il devient écrivain afin de montrer, transmettre et expliciter son expérience concentrationnaire est un écrivain italien ainsi que l’un des plus célèbres survivants de la Shoah.

Une fois la guerre finie, il épousera Lucia Morpugo, dont il aura deux enfants et dirigera une entreprise de produits chimiques. Parallèlement il commence la rédaction de son journal de déportation qui est l’un des tout premiers témoignages sur l’horreur d’Auschitz.

Pendant les derniers mois de sa vie, Primo Levi fut très affecté par la montée du révisionnisme et de l’indifférence.

Primo Levi s’est mort en 1987 à Turin en se jetant d’une cage d’escalier.

Il propose alors à Einaudi, grand éditeur, de le publier mais celui-ci refuse. Heureusement, une petite maison d’édition lui accorde une publication en 1947 mais son œuvre ne connaît pas immédiatement un grand succès. Plus de 2 500 exemplaires mais seulement sept cents exemplaires sont vendus. Les gens ne sont pas prêt pour prendre véritablement conscience de la Shoah, et ne croient pas à ce témoignage. Ce n’est qu’à la publication de son second livre La Tregua, en 1963, que Primo Levi fut remarqué, et que Se questo è un uomo trouva sa place et fut traduit en de nombreuses langues. Ce n’est qu’en 1987 qu’il fut traduit en français et vendu alors à près de cent mille exemplaires. Si c’est un homme a été décrit comme « l’une des œuvres les plus importantes du vingtième siècle » par la Socialist Review.

Le devoir de mémoire :

Avec l’apparition de son livre un nouveau mouvement se créer permettant aux rares survivants de tenter de se libérer par l’écrit. Cependant les déportés font parfois honte de ce qui leur est arrivé. Levi utilise toute situation pour témoigner de ce qui lui est arrivé. C’est une façon de résister : un combat contre l’oubli au quotidien ; son langage, sa personne même, sont des preuves qui appuient ce qu’il a écrit. Dans son œuvre est une sorte de journal de sa déportation, Primo Levi personnage principal.

Ce livre est devenu un ouvrage de référence pour les historiens : un des témoignages fondamentaux en ce qui concerne le génocide hitlérien et le système concentrationnaire. Le ton est sobre et posé, tel un témoignage. C’est une réflexion «sur l’âme humaine». L’œuvre nous raconte son expérience depuis son arrestation jusqu’à sa libération un peu plus d’un an plus tard.

Je n’ai pas plus tôt détaché le glaçon, qu’un grand et gros gaillard qui faisait les cent pas dehors vient à moi et me l’arrache brutalement. «Warum?» (pourquoi), dis-je dans mon allemand hésitant. «Hier ist kein warum» (Ici, il n’y a pas de pourquoi)

Ce moment où rongé par la soif, l’auteur se saisit d’un bloc de glace qu’il espère pouvoir lécher fait partie des moments marquant du livre. Ces mots tout comme «Arbeit macht Frei» («le travail rend libre»), sont l’un des symboles de la folie concentrationnaire nazie et du désespoir des déportés.

Dans cet extrait on peut percevoir plusieurs émotions importantes à mettre en avant, tout comme l’application du totalitarisme. Dans le livre il est noté que le totalitarisme est un terme désignant un système politique caractérisé par la soumission des individus à un ordre collectif dictatorial cherchant à créer une société idéale en combattant de supposer ennemis.

  • L’incompréhension d’une langue qui n’est pas parlée par l’auteur et le langage brutal et le mode impératif des ordres donnés qui sont collectifs.

  • Une situation inconnue et incomprise :

Les monstres existent, mais ils sont trop peu nombreux pour être vraiment dangereux ; ceux qui sont plus dangereux, ce sont les hommes ordinaires, les fonctionnaires prêts à croire et à obéir sans discuter.

  • La violence quotidienne et le rabaissement quotidien permettent de faire obéir les déportés et de les soumettre à cet ordre collectif.

  • La démoralisation : “Malheur a celui qui rêve: le réveil est la pire des souffrances.” mais aussi la façon doit l’homme est assimilée à un esclave ou à mis chemin entre des hommes et des animaux rend les prisonniers plus manipulables et plus aptes à se soumettre au pouvoir.

Ces aptitudes expliquent sûrement leurs conditions de vie la perte de leur humanité, le renfermement, la dépression, les troubles psychologiques…

C’est ainsi que lors de la libération des rares survivants il leur a été très dur de se réadapter, il leur a fallu répondre à la question de « comment devenir humain ».

Conclusion : 

Cette oeuvre illustre malheureusement bien le thème des guerres et des régimes totalitaires en raison de la totale implication de l’auteur dans son oeuvre qui peut se rapprocher de l’expérience combattante au cœur d’une guerre d’usure. Ce qu’a vécu l’auteur se rapproche de l’affirmation des régimes totalitaires. Il dépeint d’une manière sociologique les comportements et les codes de conduite dans ces camps de la mort. Il met l’accent sur la déshumanisation des corps; l’absence de solidarité, les humiliations, les privations, la hiérarchie dans les camps. C’est pourquoi ,Si c’est un homme de Primo Levi est certainement l’un des témoignages les plus bouleversants sur la Shoah.

Mon petit avis :

En lisant cette oeuvre j’ai eu l’impression que tout ce que racontait l’auteur tait fort réaliste et triste c’est ce qui m’a le plus touché. C’est une des rares fois que j’arrive à lire un livre sur un tel sujet et de la finir, poussée par l’envie de connaître la fin et par la fluidité du texte malgré les événements. 

Titre : Si c’est un homme

Auteur : Primo Lévy

Éditions : Pocket

Année de parution : 2003

Genre : Historique / Autobiographique

Nombre de pages : 314

ISBN : 2266022504

Publicités

wallpaper-1019588
Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois