Les coulisses du critique · Partie 2 · TAG

Les coulisses du critique · Partie 2 · TAG
Lorsque j’ai avancé l’idée de donner un petit frère au tag du chien critique, je n’étais pas certaine de m’y mettre. Mais apparemment, y’en a que ça intéresse! J’ai donc décidé de prendre le taureau par les cornes, sans marcher sur des œufs, et de parler des bons côtés, mais aussi des côtés moins enthousiasmants du blogging. Car oui, il y en a!

· CHRONOPHAGE, LE BLOGGING ? ·
Je blogue d’abord pour garder une trace de mes lectures, puis pour échanger. Je blogue pour le plaisir. Mais on se contera pas de peurs: le plaisir n’est pas toujours au rendez-vous. Blogger, ça demande un temps fou. Si je regardais la télé, si je cuisinais, si je faisais du sport, je ne pourrais pas trouver le temps pour faire état, en long et en large, de mes impressions de lectures. Sans compter la pression qu’il peut m’arriver d’éprouver lorsque les livres lus s’empilent et qu’ils me harcèlent de parler d’eux. Malgré tout le plaisir que mapporte mon blogue et tout ce qui vient avec, parfois, le plaisir se transforme en corvée et génère une grande lassitude.


· LE RYHTME DE PUBLICATION ·
Au début, je publiais un court billet à chaque jour! J’avais constamment la langue à terre. Ce rythme n’a pas fait long feu. Depuis, j’ai trouvé un bon rythme de croisière. Deux à trois billets par semaine, c’est juste assez pour ne pas me sentir étouffer, juste assez aussi pour ne pas soûler mes fidèles et autres curieux.· LES DEMANDE DAUTEURS ·
Un auteur me contacte pour moffrir de lire son livre. Ne nous leurrons pas, derrière cette demande, il y a surtout: parle-en. Ce genre de demandes me fait très souvent plaisir. Surtout si j’ai le roman en question dans ma ligne de mire. Mais que faire si, une fois lu, le livre ne ma pas plu? J’en parle ou non? Le plus souvent, jen parle en exprimant franchement ce que j’en ai pensé. Sans gants blancs, mais jamais gratuitement. Il m’est arrivée de répondre à une auteure québécoise pour lui donner les raisons pour lesquelles je n’ai pas aimé son roman et lui expliquer pourquoi je nen parlais pas sur le blogue. Elle m’a aimablement remerciée. Lorsque la demande vient d’un auteur qui a écrit un roman publié uniquement en format numérique chez Amazon, c’est certain que je vais passer mon tour. D’abord, je ne lis qu’en version papier. Puis je n’aime pas encourager Amazon. L’affaire est donc réglée. Mais lorsque l’auteur (dont le livre ne m’intéresse pas) me propose de m’envoyer une copie papier, je me sens coincée. Et si je ne daigne pas répondre à son offre dans les heures suivantes et qu’il revient à la charge une fois, puis deux, puis trois? Ben moi, ça commence à me donner des boutons d’urticaire et il y a aucune chance que je le lise, son bouquin. Un auteur qui fait la promotion de son roman comme s’il vendait du fromage, ça me tape sur les nerfs. Heureusement, j’en rencontre peu, de ces auteurs-vendeurs.· LA GESTION DES COMMENTAIRES·
Lorsque j’ai créé mon blogue, j’espérais avoir de nombreux commentaires. Je pensais que le nombre de commentaires laissé sous un billet témoignait de la bonne santé d’un blogue. Depuis, je n’en suis pas si certaine. Moi-même, je lis plusieurs blogues littéraires sans jamais laisser de commentaires. J’en laisse la plupart du temps chez ma garde rapprochée, chez ceux et celles dont je lis tous les billets. On se contera pas de menteries, rédiger des commentaires devient souvent un acte répétitif. Même chose lorsqu’on en laisse chez les autres. J’ai souvent l’impression de radoter, de me répéter ad nauseam. 

Je m’efforce, le plus souvent possible, d’aller voir s’il y a une réponse au commentaire que j’ai laissé sur un blogue. Parce que parfois, ce commentaire appelle une réponse. C’est donc la moindre des choses, si on aime les échanges, d’aller y répondre. Gérer mes commentaires, en plus de ceux que je laisse sur les blogues que je visite, tout ça prend un temps fou, qui oscille entre un immense plaisir et une lassitude (heureusement) passagère. Quand j’ai lhabitue de lire les commentaires d’une personne et que cette dernière cesse d’en laisser, j’ai tendance à m’inquiéter. Lui serait-il arrivée quelque chose?! Si je vois qu’elle commente ailleurs, je suis rassurée. Mais je me demande, pendant deux petites minutes, qu’est-ce qui fait qu’elle ne vient plus me visiter. Puis, ça passe. Il y a des blogueurs que je suis qui ne laissent jamais de commentaires (ni ici, ni ailleurs). Ça me va. Ce n’est pas parce que je te visite que tu dois me visiter, et inversement.Je l’avoue, ça me fait toujours un petit pincement de récolter une quinzaine de commentaires pour une nouveauté fraîchement sortie de limprimerie et à peine cinq pour un roman coup de cœur qu’on a vu nulle part.



· TU VOUDRAIS-TU VENIR JOUER DANS MA COUR ? ·
Non, je préfère jouer seule dans la mienne. Il m’arrive de recevoir des propositions pour collaborer à des blogues plus connus que le mien. Ce sont des blogues à collaborateurs multiples. J’ai déjà tenté l'expérience, il y a quelques années; c’était pour un blogue où les premiers romans québécois étaient mis de l’avant. Le premier souvenir qui me vient lorsque je repense à cette aventure, c’est son côté impersonnel. J’ignore qui me lisait et je n’ai jamais échangé avec qui que ce soit.

Depuis, j’ai toujours refusé les demandes de collaboration. Pour avoir visité certains de ces blogues et lu plusieurs billets, j’ai remarqué que les tons varient trop à mon goût et que j’ignore tout de la personne qui écrit. J’ai aussi remarqué que les commentaires y sont très rares et, lorsqu’il y en a, les réponses se font souvent encore attendre. Bref, ce côté impersonnel et intangible ne m’interpelle pas. Ceux qui viennent chez moi connaissent mes goûts et apprécient (ou non) mon ton. De même, lorsque je passe sur les blogues que je suis, je sais à qui j’ai affaire!J’aime inviter des gens que j’estime à venir s’exprimer chez moi. D’abord, parce que je suis curieuse de ce qu’ils ont à dire. Et, si ça m’intéresse, ça peut aussi intéresser ceux qui me lisent. Je pense à ces rendez-vous sur l’oreiller, à ces portraits de libraires (ça fait longtemps, ceux-là…), ou encore aux lectures communes.


· LES STATISTIQUES ·
Jai déjà accordé beaucoup dimportance aux statistiques. Puis, c’est passé. Mais, à l’occasion, il m’arrive de faire un petit spot check et là, je suis toujours étonnée! Petit pays et Chanson douce sont les billets qui récoltent, encore aujourdhui, le plus de visites. Le samedi, cest jeunesse, en intéresse plusieurs, même si ces billets sont mensuels et récoltent peu de commentaires. Des poches dans la poche ont toujours autant la cote. Ce n’est pas pour fanfaronner, mais avec une moyenne de 20 000 visiteurs mensuels, je suis pas mal fière de laffluence générée par mon petit blogue.


· L'ATTRAIT DE LA NOUVEAUTÉ·
Certains râlent de toujours voir apparaître les mêmes bouquins sur les blogues et les médias sociaux (tsé, du genre Gabriel Tallent?!). Je fais partie de ces chialeuses qui s’en exaspèrent. Ce qui ne m’empêche pas, même assez souvent, de me joindre au troupeau et de succomber à l’engouement (tsé, du genre Gabriel Tallent?!).J’ai assez de livres dans ma bal (bibliothèque à lire) pour tenir au moins deux ans. Malgré tout, je suis constamment à l’affût des futures parutions. À moi le nouveau David Joy! À moi les nouvelles rencontres (Sylvia Rozelier, j’ai hâte de te lire!) Mais quand je vois Vol au-dessus d’un nid de coucou prendre la poussière, je me dis que le temps n’est pas élastique et qu’il faudrait bien que je m’y mette. Je n’aime pas particulièrement l’été, mais cette saison à l’avantage de mettre la pédale douce en nouvelles parutions, avant l’avalanche de la rentrée. C’est le meilleur moment pour délester ma pal de plusieurs livres (ah! De sang-froid).Tour ça pour dire que je me croise les doigts à chaque rentrée pour qu’il n’y ait pas trop de nouvelles tentations. Et lorsque je visite les blogues que je suis assidûment, j’espère toujours ne pas être trop tentée. Heureusement, ma liste d’envies, elle, est élastique!


· STOP OU ENCORE? ·
Il m’arrive à l’occasion d’avoir envie de débrancher le blogue. Ça vient. Quand j’ai l’impression de tourner en rond, quand je cherche mon souffle, quand j’ai un coup de mou et que j’ai un besoin pressant d’une petite tape dans le dos. Puis ça repart. Quand je songe à tout le cœur et la sueur que j’ai mis dans ce projet (ça fera bientôt quatre ans, mais j’ai l’impression que ça en fait dix!), quand je songe à tous les liens qui seraient brisés, je me vois difficilement mettre un terme à cette aventure.

Ça me fait toujours un pincement au cœur de suivre quelqu’un et que, du jour au lendemain, même s’il y a eu quelques signes avant-coureurs (Laeti, pourquoi?), il disparaisse dans la nature. À quelques reprises, j’ai perdu des gens que j’estimais, leurs avis me nourrissaient, nos échanges me stimulaient. Certains sont revenus et j’en suis ravie (merci, Geneviève). D’autres, non. Et ils me manquent encore.

Alors, finalement, ce ne sera pas tout de suite stop, mais plutôt encore!Maintenant, à vous de jouer. Cuné, Autist Reading, Virginie et Le chien critique, je compte sur vous! Pour les autres, jai hâte de voir qui va oser se mouiller!

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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois