Le pianiste blessé de Maria Ernestam

pianiste blessé Maria Ernestam

Marieke et Veronika sont amies depuis l’enfance. A la mort de Klara, la tante de Veronika qui l’a élevée et dont Marieke était très proche également, les deux jeunes femmes se rapprochent dans la douleur.

Veronika, qui avait trouvé la stabilité auprès de Klara alors que sa mère, fantasque, alcoolique et peu fiable, l’avait plus ou moins abandonnée, est complètement désarçonnée par ce décès. Découvrant quelques photos, elle propose à Marieke de l’accompagner en Malaisie et à San Francisco, deux destinations où Klara se rendait chaque année en vacances, seule, depuis plusieurs décennies. Elle espère en apprendre plus sur cette tante réconfortante, agréable, aimante mais qu’elle n’a finalement jamais interrogée sur sa vie privée.

En Malaisie, elles découvrent un pays luxuriant, des plages sublimes. Marieke fait la connaissance de James, un pianiste de renom dont la carrière a été brisée par une blessure. Marieke, dont le mariage bat de l’aile, se rapproche de cet homme mais doit finalement se résoudre à ne rien envisager avec lui. Elle éprouve également le caractère difficile de son amie, égocentrique, lunatique, susceptible, des défauts qu’elle lui connaissait déjà mais qui en ces circonstances les éloignent peu à peu.

Après quelques semaines bien éprouvantes, où les découvertes sur la vie de Kalara sont difficiles à digérer, elles poursuivent cependant le voyage à San Francisco. Mais leur amitié vole finalement en éclat, de manière tragique…

10 ans plus tard, alors que les deux meilleures amies se sont perdues de vue, que Marieke n’a jamais cependant totalement perdu l’espoir de renouer et de trouver les réponses à ses questions, une lettre lui arrive…

J’ai apprécié ce roman original, qui tout en nous faisant voyager de la Suède aux Etats-Unis en passant par la Malaisie nous entraîne dans un huis-clos entre deux jeunes femmes que tout oppose sauf leur indéfectible amitié. J’ai moins aimé cependant la personnalité un peu trop conciliante et attentiste de Marieke, tandis que Veronica apparaît très dominatrice et impulsive. Mais finalement l’amitié, tout comme l’amour, se construit sur la base de qualités comme de défauts, et la vie n’est pas toujours aussi lisse qu’elle apparaît, comme pour Klara.

Une jolie lecture, dans un style fluide et agréable.

Maria Ernestam est une auteure suédoise née en 1959.

Le pianiste blessé est paru chez Gaïa en septembre 2017 (24€).

Morceaux choisis :

«  »Pourquoi n’avais-je pas compris – pourquoi personne, en fait, ne comprenait que la vie ne dure qu’un instant, et que repousser l’essentiel équivaut à le nier ? »

« Mais nous ne voyons des autres que ce qu’ils nous montrent. Chacun de nous existe dans sa propre tête et dans son coeur, les seuls lieux où nous apparaissons tels que nous sommes, sans promesses et sans fard. »

« Cette peur de l’inconnu. C’est probablement quand la peur est absente que nous osons dire oui à nos rêves et, dans le meilleur des cas, les réaliser. Les gens qui ont franchi le pas ont ceci en commun que leurs visages s’ouvrent à la diversité de l’existence et y consentent. »

« Le hasard et la destinée. Deux dimensions qui ne se laissent ni démontrer ni expliquer. Un jour, un bon ami m’a expliqué la différence, telle qu’il la voyait, lui. Le hasard existe, c’est l’amour. Le destin, c’est notre caractère. »

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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois