Moins qu’hier (plus que demain) - Fabcaro

Moins qu’hier (plus que demain) - Fabcaro Après Et si l’amour c’était aimer, Fabcaro poursuit son exploration des rapports amoureux avec un regard, comment dire… décalé et très particulier sur la question.
Entendons-nous, l’eau de rose façon Fabcaro ne peut que tourner au vinaigre. La vie de couple passée à la moulinette de son humour aussi trash qu’absurde est un régal pour ceux, comme moi, qui adorent son univers inimitable. Ce recueil regroupe des gags en une planche. Des moments du quotidien, des premières rencontres, des ruptures, des questions existentielles, des discussions sur le canapé, etc.
Moins qu’hier (plus que demain) - Fabcaro A chaque fois la même mécanique se met en branle : ça démarre mollo, ça donne dans le plan-plan et ça finit par partir en couille. Avec un minimum de dialogues, un décor inexistant et, le plus souvent, un découpage en gaufrier de six cases qui ne paie pas de mine, c’est rien de le dire. Chez Fabcaro l’essentiel est ailleurs. Dans la concision, le décalage entre le texte et l’image et un art consommé de la chute, entre autres.
Vu le sujet et la forme, on aurait vite pu tourner en rond, enchaîner les gags répétitifs, tomber dans le lourdingue éculé. Évidemment ce n’est pas le cas. Bon, c’est parfois un peu facile, j’avoue. Mais rarement. Après, il faut aimer, c’est un fait. Aimer le non-sens, l’humour noir saupoudré d’un poil de vulgarité. Aimer rire gras, aimer se répéter en cours de lecture « Mais quel con ! Où est-ce qu’il va chercher des trucs pareils ? ». C’est ce que j’admire le plus chez Fabcaro je crois, cette capacité à imaginer des situations ou des échanges totalement improbables qui se révèlent au final furieusement drôles.   
Certains restent hermétiques à ce type d'humour, je peux le comprendre. Ma fille de 16 ans par exemple, à qui je l'ai fait lire, trouve ça lamentable (et moi je trouve lamentable qu'elle, n'ait pas hérité du goĂťt de son père pour l'absurde et les grosses vannes qui tachent mais c'est une autre histoire...). Tout ça pour dire qu'avec moi Fabcaro, ça marche à tous les coups et je crois bien que je ne m'en lasserai jamais. Désolé ma chère fifille...
Moins qu’hier (plus que demain) de Fabcaro. Glénat, 2018. 62 pages. 12,75 euros.


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois