“Arale”

Chronique « ARALE »

Scénario de TRISTAN ROULOT
Dessin de DENIS RODIER

Genre : venture / uchronie / fantastique

Public : Ado-adulte
Paru le 18 mai 2018 aux éditions Dargaud
72 pages couleurs, 14,95 euros

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Ça commence comme ça…

Novkagrad, Novembre 1934. Pendant que le Tsar se rend à l’Opéra, sa calèche explose !
Loin de là, dans une sombre forêt, une vieille femme apprend la nouvelle. Dans son miroir magique, elle communique avec Raspoutine. Ce dernier l’a enfermé dans sa maison grâce à des charmes et lui reproche d’avoir fomenté cet attentat. Avant que des soldats débarquent pour la capturer, elle lui révèle un secret. Quand elle était jeune, elle a recueilli un enfant perdu, le dernier des Romanov
Pendant ce temps, Le lieutenant Kyril se charge d’accueillir les nouveaux engagés. Ce ne sont que des adolescents qui doivent être formé à l’arme suprême qui a fait basculer la guerre entre les russes et leurs ennemis européens, chinois et américains. Il s’agit du “Vecteur 9”, surnommé “Trancheur”, un véhicule à 4 pieds lourdement armé…

Ce que j’en pense

Tristan Roulot, scénariste de la série “Goblin’s” et co-scénariste de “Hedge Fund” revient avec un genre radicalement différent. Il collabore avec Denis Rodier, dessinateur et encreur de comics (Superman, Batman) et de BD franco-belge (“L’Ordre des Dragons”), pour nous proposer une aventure uchronique, qui flirte avec le fantastique.

La révolution russe d’octobre 1917 a échoué. Pendant que Les Bolchéviques ont été exterminés, plusieurs nations ont profité du chaos pour envahir la Sibérie. Dix-sept ans et des millions de morts plus tard, les combats continuent. Le Tsar immortel vient de subir pour la troisième fois à un attentat. Aux commandes du pays, le sombre Raspoutine et son conseil des mages noirs jouent une partie serrée entre magie et technologie…

C’est dans ce contexte de références connues, mais réarrangés à sa sauce, que Tristan Roulot nous entraîne. Nous suivons la trajectoire du célèbre Lieutenant Kyril, héros de guerre… et dernier descendant des Romanof. Mais lui-même l’ignore. Le sang qui coule dans ses veines le désigne tout naturellement pour sauver le souverain, car Raspoutine se sert d’une étrange machine qui transfère un esprit dans le corps d’un autre… Voici donc Kyril dans l’entre-monde, où il doit retrouver “Arale”

Le scénario de Tristan est parfaitement maîtrisé, et même si les éléments magico-technologiques semblent peu crédibles, j’ai été conquis par ce récit original et audacieux. La densité, la dramaturgie, les différents arcs narratifs, tout est nickel.

Au dessin, Denis Rodier assure le spectacle ! C’est ultra-convaincant et efficace. L’encrage assez fort, complété par les couleurs de Bruno Tatti, nous plongent dans une fresque guerrière picturale et théâtrale. C’est grandiose, sombre, crépusculaire et désenchanté…
Rarement, j’ai été aussi bluffé par une BD fantastique, bravo !


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