EXODUS MANHATTAN – tome 1

Chronique “Exodus Manhattan” tome 1

Scénario de NYKKO
Dessin et couleurs de BANNISTER

Genre : Triller futuriste

Public : Ado-adulte
Paru le 2 mai 2018 aux éditions Glénat
14,95 euros

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Ça commence comme ça…

Ce qui m’a attiré en premier lieu dans cet album c’est ça première de couverture. Le flic assis négligemment sur le capot de sa voiture volante, son gun à la main avec sa collègue qui s’étire à côté, je dois avouer que cela a réveillé l’ado qui sommeillait en moi. Ensuite, j’ai lu le résumé, et là je dois admettre que le soufflé est un peu retombé… Je m’explique, une multinationale qui exploite la misère engendrée par la surpopulation d’un New York qui a tout perdu de sa splendeur d’antan, un ordre religieux qui cherche à imposer ses idées par la force et pour couronner le tout la tempête du siècle qui se prépare, ça m’a paru un peu trop pour une seule histoire. Il y a de quoi avoir peur car comme le dit si bien l’adage : trop est l’ennemie du bien. Pourtant, force est de constater que Nykko s’en sort vraiment bien. En effet, dès les premières pages j’ai été happé par un scénario aussi dynamique qu’efficace. Une action omniprésente, une ambiance très cyberpunk des années 80 et des personnages charismatiques (le tueur au masque en impose vraiment) font d’“Exodus Manhattan” un titre vraiment prenant. Pour ne rien gâcher, si la violence est bien présente, elle sert vraiment le scénario.

Parlons un peu des personnages principaux maintenant. Nykko, là encore, exploite un filon qui semble pourtant épuisé, mais le fait intelligemment. Le coup du flic “fou-fou” qui fait équipe avec un beaucoup plus calme n’est pas vraiment nouveau, vous avez dit “l’arme fatale” ? Pourtant là encore, l’auteur nous prend à contre-pied puisque c’est la plus âgé des deux qui sert ici de “chien fou”. Leto Wolf ne juge que par son instinct alors que Hana Yamashirogumi (à vos souhaits) est procédurière et blasée par un métier (qu’elle compte d’ailleurs quitter). En plus de cette singularité, l’auteur ne joue pas vraiment sur ce conflit des générations. Il l’évoque plusieurs fois mais n’en fait pas un réel ressort pour l’intrigue, même si l’on devine déjà que dans le second (et dernier) tome cela risque d’amener des rebondissements. Cela n’alourdi donc pas le scénario.

D’un point de vue graphique, Bannister rend un travail impeccable. Moi qui ne le connaissais qu’au travers de sa série pour enfants “Tib et Tatoum” (où il faisait déjà preuve de talent mais dans un tout autre registre) j’ai été réellement bluffé. Les cases sont lisibles, même lorsqu’elles sont pleines à craquer de détails. Et l’univers, inspiré de films comme “Blade Runner” ou “Le Cinquième élément”, est totalement immersif. Pour ne rien gâcher, l’artiste nous fournit une colorisation en totale équation avec l’ambiance apportée par le scénario. C’est sombre à souhait tout en restant, encore une fois, lisible. Un cahier de préparation fort intéressant, glissé en fin d’album, nous explique d’ailleurs comment les deux artistes ont collaboré sur le projet.

Pour conclure, je ne saurais que vous conseiller de passer outre vos éventuels préjugés à propos de cet album qui mérite vraiment d’être lu.


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