C’est le 5 mars, je balance tout !

C’est le 5 mars, je balance tout !

Ce rendez-vous a été créé par Lupiot du blog Allez vous faire lire.

Les règles du RDV

  • Le Top & Flop des lectures du mois précédent.
  • Au moins une chronique découverte sur un autre blog le mois dernier.
  • Au moins un article lu et aimé le mois dernier (hors chronique littéraire).
  • Et enfin : le truc trop cool que vous ayez fait ou qui vous est arrivé pendant le mois.

Le mois de février a été plutôt court et léger (enfin, en lectures…) mais plaisant finalement !

Le Top et Flop de mes lectures

Peu de lectures ce mois-ci mais du coup pas de flop, encore une fois ! Dans mon top, je suis obligée de parler de Lumberjanes, de Noelle Stevenson, Grace Ellis et Shannon Watters, qui a été une véritable bouffée d’air frais, de mystères, d’humour et de personnages fabuleux. J’ai également beaucoup aimé ma lecture de Libres ! Manifeste pour s’affranchir des diktats sexuels, d’Ovidie et Diglee.

Pour les lectures que je ne chroniquerai pas, j’ai lu le numéro 45 des Cahiers du genre, intitulé Les fleurs du mâle : masculinités sans hommes ? et coordonné par Marie-Hélène Bourcier et Pascale Molinier. Ce numéro de revue explore les identités de genres, les expressions de genre, les transidentités, l’homosexualité qu’elle soit butch ou non, les sphères BDSM… Autant de sujets variés qui permettent d’aborder la thématique du titre. Et finalement, j’ai réalisé que c’était la première fois que je lisais ce type de textes en format imprimé. J’ai tellement l’habitude de les lire en ligne, que ces publications avec pronoms neutres et écriture inclusive soient cantonnées à des articles militants ou autres, j’étais à la fois surprise et ravie.

Florilège de chroniques lues

Cambourakis est une maison d’édition qui me séduit tellement qu’elle risque de me mener à ma ruine (et à une PAL encore plus ingérable qu’actuellement). Femmes de lettres a chroniqué l’un de leur livre qui m’avait tapé dans l’œil, Des femmes contre des missiles : Rêves, idées et actions à Greenham Common, d’Alice Cook et Gwyn Kirk. Je suis encore plus convaincue de devoir le lire !

Ensuite, j’ai découvert avec grand plaisir le blog de Face de citrouille, dont ses recommandations de « 8 livres jeunesse avec un message féministe », allez voir !

Côté BD, la chronique de La Petite Créature à propos de La valise, de Morgane Schmitt Giordano, Gabriel Amalric et Diane Ranville m’a convaincue : magie, fantasy et des dessins qui ont l’air magnifique ? Il ne m’en faut pas plus. J’adore les chroniques qui vous donnent envie de lire des livres (mon compte en banque beaucoup moins), mais ce que j’apprécie particulièrement, c’est quand ça vous attire vers un livre que vous n’auriez jamais regardé deux fois en librairie autrement. C’est le cas pour la chronique de Sonia sur Comics Have the Power, à propos du comics The Few, scénarisé par Sean Lewis et illustré par Hayden Sherman. Nul doute qu’à l’occasion, je lirai ce comics qui semble sortir des sentiers battus.

Enfin, How I Met Your Tofu fait une chronique très détaillée de La révolution antispéciste, dirigé par Thomas Lepeltier, Yves Bonnardel et Pierre Sigler : de quoi faire le point sur cette lutte, avec les grandes plumes de la discipline.

Les liens qui m’ont fait dire « Waouh »

Dans le monde de la véganie

Ophélie Véron fait toujours des billets très intéressants, mais « Faut-il avoir honte du véganisme ? » est tout à fait pertinent, il revient sur la nomenclature (végane, antispéciste, animaliste) et fait le point sur le véganisme, à retrouver sur son blog Antigone21.

Florence Dellerie fait un rappel bien nécessaire avec « Véganisme, végétalisme : ce que dit la science » sur Mediapart. D’abord, il est toujours nécessaire en France de rappeler que le végétalisme est un régime parfaitement possible et sans danger pour les humains, mais il faut aussi rappeler que ce n’est pas miraculeux non plus. On (et je m’y inclus, même si je me soigne) a tendance à exagérer les faits, ou bien à véhiculer des fausses informations si elles correspondent ou encouragent nos théories. Une alimentation végétale est tout à fait viable, en plus d’épargner les animaux, mais elle ne soignera pas les cancers.

Et comme la convergence des luttes est quelque chose qui me tient à cœur et sur lequel je continue d’apprendre, je suis très reconnaissante envers Khushbu Shah pour son article « Vegan Race Wars: How the Mainstream Ignores Vegans of Color » (ou comment les Blancs continuent de tout s’accaparer et de tout gâcher).

Côté genre et féminisme

Je commence par le billet d’un homme, anonyme, mais qui a toute sa place ici : « Mots déplacés : être un homme et (ne pas) prendre la parole », beaucoup devraient prendre exemple…

La question de la langue française, de la féminisation des noms de métiers et de l’écriture inclusive m’intéresse toujours beaucoup et deux articles d’Agnès de Feo sur Slate ont donné de l’eau au moulin : « Pourquoi on n’a aucun mal à dire coiffeuse et beaucoup plus à dire professeuse » et « Quand les femmes de pouvoir résistent à la féminisation ». L’autrice revient sur l’histoire de certains noms de métier, leur disparition et invisibilisation, et enfin pourquoi il est nécessaire de se les réapproprier aujourd’hui.

Après la linguistique, allons vers la littérature ; j’ai découvert le superbe carnet de recherche Malaises dans la lecture qui présente des « Réflexions sur la lecture et l’enseignement de textes problématiques en raison de leur contenu idéologique ou de leur violence ». Les billets parlent donc de violences, parfois sexuelles, présentes dans la littérature, je préfère prévenir au cas où des personnes ne souhaitent pas lire ces sujets. Tous les billets sont intéressants mais je recommanderais particulièrement le « Compte-rendu de l’atelier « Textes et violences sexuelles » à l’ENS de Lyon » et « Le viol en littérature : perspectives d’enseignement », tous deux écrits par Anne Grand D’Eson.

On repart dans la convergence des luttes avec la captation vidéo sur YouTube d’une table ronde : « La traduction du Black Feminism américain en contextes francophones » avec un panel très fort, et des discussions notamment autour de la traduction en français de Ne suis-je pas une femme ? de bell hooks. La table ronde a lieu au Canada, alors on y reste un peu mais cette fois pour parler des peuples indigènes, avec un épisode poignant du podcast Secret Feminist Agenda : « Capitalism & Colonialism is Killing us All, with Alicia Elliott ». Les notes de l’épisode proposent la lecture de plusieurs textes, dont « A memo to Canada: Indigenous people are not your incompetent children » d’Alicia Elliott justement et je vous en recommande la lecture si l’anglais est dans vos cordes. On a trop tendance à idéaliser le Canada de l’extérieur parce que certaines choses se passent mieux, mais c’est sans oublier les massacres qui continuent d’avoir lieu.

On change de registre pour parler du choix d’être ce qu’on veut, notamment « vieille fille » avec « On Spinsters » de Briallen Hopper ; mais aussi de faire ce qu’on veut de notre corps avec « Pourquoi j’ai fait le choix de ne plus avoir mes règles » de Cielle sur Deuxième Page.

Pour terminer, j’ai beaucoup appris des captations de la journée « Qui (dé)fait le genre en éducation ? », mais aussi de la conférence du Forum CNRS « Combien y a-t-il de sexes ? » qui devrait être visionné par tout le monde pour s’éduquer un peu et arrêter de penser le genre comme binaire.

Pop culture, tu l’aimes, tu l’analyses

Vous pourriez me dire « mais pourquoi faut l’analyser ? », et je vous renverrai vers le superbe billet de La Petite Créature : « Aiguiser son sens critique : pourquoi c’est important ».

Du coup pour continuer à l’aiguiser, je vous invite à lire le compte rendu de table ronde fait par Fille d’album, « La diversité dans la littérature jeunesse » (spoiler : c’est pas glorieux). Puisqu’on est dans le thème, regardez aussi la vidéo, voire le documentaire, de Keyholes & Snapshots sur YouTube « La représentation » qui donne la parole aux personnes noires sur ce sujet.

Je sais pas où le mettre mais j’aime et c’est important

Paprika fait le point sur le marché de la BD, sur Simonæ : « Bande dessinée : un marché à la fois florissant et exsangue », ce qui est toujours nécessaire vu que la situation des auteur·rice·s ne va pas en s’améliorant…

Sur Libération Laure Andrillon s’entretient avec Priya Fielding-Singh, une sociologue états-unienne : « La nourriture permet d’atténuer les privations matérielles ». Lecture obligatoire pour les personnes qui ont laissé échapper des commentaires malveillants à propos de la course aux soldes sur le Nutella.

Enfin, la revue Ballast a mis en ligne un entretien coup de poing (pour moi) « Rwanda – recommencer à vivre » dans lequel Laurent Perpiga Iban recueille le témoignage de Gabriel, qui a vécu le génocide des années 1990.

Ce que j’ai fait les mois derniers

Pas autant de choses que ce que j’espérais, c’est sûr ! Mais j’ai tout de même pu aller au PlayAzur Festival, pour y écouter de chouettes conférences. Côté associations, les activités ont repris pour celles dont je fais partie, ALARM pour la véganie et Comics Team Marseille pour le cosplay, et ça m’a donné la pêche (mais de façon très différente, pour des raisons évidentes 😉 ).

J’ai aussi pu aller au cinéma pour y voir La forme de l’eau (tellement beau et Guillermo del Torroesque) et Black Panther (aussi chouette que ce que j’attendais avec un travail des costumes, designs et décor à couper le souffle).

De chez moi, j’ai regardé le film live Fullmetal Alchemist : clairement, ils ont voulu faire rentrer beaucoup trop de choses dans un seul film et la fin n’est pas satisfaisante, mais c’était chouette de voir les personnages en action. La vie d’Adèle m’a plus ennuyée qu’autre chose, j’ai trouvé les changements faits par rapport à la BD (que j’ai chroniquée par ici) souvent sans intérêt voire préjudiciables et puis… pour un film sur des lesbiennes, le male gaze du réalisateur est présent du début à la fin (et particulièrement dans les scènes de sexe, sans surprise).

Avant qu’il ne disparaisse de Netflix, j’ai regardé Hope, un film coréen que j’avais ajouté à ma liste il y a un moment de ça. Il est très dur puisqu’il aborde le viol d’une enfant de huit ans, mais il se concentre surtout sur l’après, la reconstruction avec sa famille et c’était très intéressant (mais faut être en forme). On change de genre, mais La voleuse de livres allait disparaître aussi donc je l’ai regardé pour voir ce que valait l’adaptation cinématographique et c’était vraiment pas mal !

Je ne pouvais pas rater Batman : Gotham by Gaslight, en grande fan des personnages des Robins, j’étais ravie d’en voir trois rassemblés dans un même film. Bon, je n’ai toujours pas compris la pertinence de transposer Batman dans l’ambiance de l’Angleterre victorienne, avec un pseudo-Jack l’éventreur… aux États-Unis. Mais passons.

Enfin, j’ai découvert avec grand plaisir la série comique britannique Black Adder, un grand classique au Royaume-Uni et effectivement, quelques temps après j’ai découvert une référence à cette série dans un roman que je lisais. Dire qu’à quelques mois près, je serai passée à côté de cette référence (et elle était de qualité, alors ça aurait été fort dommage).

Sur ce, je file rattraper mon retard et lire les bilans des merveilleuses personnes que je suis !


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois