Libres ! Manifeste pour s’affranchir des diktats sexuels

Libres ! Manifeste pour s’affranchir des diktats sexuels

Libres ! Manifeste pour s’affranchir des diktats sexuels, dOvidie et Diglee, Delcourt, collection « Tapas :-* », 2017, 128 pages.

L’histoire

« La seule certitude qu’il nous reste en matière de sexe : nous sommes les seules décisionnaires de ce que nous faisons de notre corps et rien ni personne ne devrait jamais nous dicter notre conduite. » Ovidie
Publicité, télévision, clips, blogs, magazines, applications, le sexe n’a jamais été aussi omniprésent dans notre environnement culturel. On en parle de plus en plus, mais en parle-t-on réellement mieux ? Au lieu de nous imposer un énième guide censé faire de nous des amantes parfaites, Ovidie et Diglee nous proposent de nous « foutre la paix » dans ce livre drôle, déculpabilisant et décomplexant.

Note : 5/5

Mon humble avis

Comme pour beaucoup de personnes, ce livre m’avait tapé dans l’œil au moment de sa sortie, et je suis ravie de l’avoir lu ! Certes, il n’apprendra pas grand-chose à celleux qui ont déjà bien avancé sur le chemin du féminisme, mais c’est toujours très plaisant à lire, et surtout vous pouvez le recommander à tout votre entourage. Surtout aux femmes qui ont du mal à s’accepter comme elles sont : Libres ! peut être le point de départ parfait.

En une petite centaine de pages, ce livre adresse un bon nombre de sujets : la grossophobie et l’acceptation de soi, le tabou des règles, la bisexualité et le fétichisme que font les hommes des relations lesbiennes, l’invisibilisation des femmes de plus de quarante ans, le point G et le clitoris, la pilosité, la sodomie (et à quel point les hommes trouvent des arguments pour convaincre leurs compagnes, mais refusent catégoriquement d’essayer eux-mêmes…), mais aussi l’injonction à la performance, que ce soit au niveau de la taille des pénis ou du nombre de rapports et de positions à avoir.

Vous pourrez me dire que ce n’est rien de nouveau, mais c’est bien dit et surtout c’est juste. Le livre mentionne à plusieurs reprises les personnes transgenres et même intersexes, bien qu’elles soient appelées « intergenre » et que je ne suis pas certaine que le terme existe, en tous cas je ne l’ai jamais croisé… Mon seul petit regret sera le dernier chapitre, qui emprunte à Fifty Shades le titre « Cinquante nuances de conservatisme » pour parler justement de l’expansion des pratiques proches du BDSM. Mais cela sans faire le point sur les romans et films en question, pour justement expliquer qu’il s’agit de relations toxiques et abusives. Il me semble que ça aurait été l’occasion parfaite de rappeler que les productions culturelles contemporaines, mais aussi plus anciennes, ont la fâcheuse tendance à romantiser les comportements violents et toxiques dans une relation.

Les dessins de Diglee, qu’il s’agisse des illustrations ou des planches de bande dessinées, sont fabuleux. Ils illustrent parfaitement les textes, toujours avec humour mais sans manquer de dénoncer les travers de notre société occidentale. L’objet livre en lui-même est très beau d’ailleurs, il y a un réel travail de mise en page, avec des pages de séparation des chapitres qui donnent une impression très élégante et professionnelle !

À faire lire sans modération aux jeunes filles qui commencent à s’intéresser à la sexualité, et aux femmes qui ont encore du mal à l’assumer ou à en parler 🙂


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