Ma vie dans les bois T1 - Shin Morimura

Ma vie dans les bois T1 - Shin Morimura C’est ma semaine de retour à la nature ! Après Une année dans les bois, j’enchaîne avec le premier tome de Ma vie dans les bois, où le mangaka Shin Morimura explique par le détail son total changement de vie opéré au printemps 2005, à 47 ans, alors que sa carrière ne décollait pas malgré des heures et des heures passées sur sa table à dessin. Aussi épuisé que démoralisé, Morimura décide de quitter Tokyo pour s’installer au pied des montagnes dans une maison sans eau courante ni électricité qu’il va construire de ses mains : fini le stress et la pression, vive la vie au grand air !
Son projet fou va mettre des mois à se concrétiser. D’abord acheter un terrain, ensuite le déboiser (un travail de titan), puis construire une cabane après avoir écorcé les troncs d’arbre et en avoir fait des rondins de même taille. Créer de solides fondations, attaquer le gros œuvre, du plancher à la toiture. Tout est détaillé, du prix du terrain à celui des outils en passant par les matériaux, du moral qui flanche devant l’ampleur de la tâche à la satisfaction euphorique de voir avancer le chantier. Peu à peu on découvre un apprenti menuisier qui gagne en sérénité et s’épanouit seul dans la forêt avec son chien et sa quête un peu folle de vie écolo.
Ma vie dans les bois T1 - Shin Morimura En dehors du dessin plutôt faiblard j’ai tout aimé dans ce manga. L’état d’esprit combatif de Shin, sa volonté de ne rien cacher des difficultés auxquelles il a dû faire face, son autodérision, la sincérité du regard qu’il porte sur son projet et sur lui-même, tout comme la franchise de sa femme, persuadée qu’il va droit dans le mur, ne se cachant pas pour lui faire savoir tout en respectant son choix.
Entendons-nous, Ma vie dans les bois n’est pas un plaidoyer pour un retour à la nature. Morimura ne cherche pas à convaincre qui que ce soit du bien-fondé de sa démarche. Il expose les faits et exprime son ressenti, explique le cheminement qui l’a poussé dans cette voie mais il ne tente pas d’enrôler de nouveaux adeptes. Son histoire personnelle n’a pour lui aucun caractère universel.
Entre témoignage, autobiographie et guide pratique, cette série rafraîchissante pleine d’optimisme et de bonne humeur pourrait faire changer d’avis les grincheux réfractaires au manga. N’est-ce pas miss Mo ? Pas pour rien que je partage cette lecture commune avec toi, même si je doute fortement d'avoir fait évoluer ton point de vue avec ce titre...
Ma vie dans les bois T1 de Shin Morimura. Éditions Akata, 2017. 144 pages. 7,50 euros.
L'avis de Mo


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois