Chronique ciné : Le Lauréat

On réessaie un peu de cinéma américain avec Le Lauréat !

Chronique ciné : Le Lauréat

Benjamin (Dustin Hoffman), jeune étudiant brillant, est de retour dans sa ville natale après avoir terminé ses études. Tous les amis de ses parents sont là pour le féliciter… Notamment Mrs. Robinson (Anne Bancroft), une femme séduisante, aussi sûre d’elle qu’insatisfaite de sa vie et qui entreprend de le séduire. Mais l’aventure va vite tourner court : le jeune homme ne se satisfait pas d’être en quelque sorte cantonné au rôle d’objet sexuel, et son entourage ne cesse de le pousser à fréquenter Elaine (Katharine Ross), la ravissante jeune fille des Robinson…

J’ai été assez fascinée par la psychologie de ces personnages. Les premières interactions entre Benjamin et Mrs. Robinson sont à la fois captivantes et à mourir de rire : impérieuse et certaine de son sex-appeal, elle le mène tout simplement par le bout du nez et l’oblige à faire ce qu’elle veut, tandis que lui, maladroit et effaré de la situation dans laquelle il se trouve, proteste sans parvenir à lui résister. Le résultat est comique, mais aussi très touchant. On découvre un jeune homme à qui tout a réussi jusqu’à maintenant, qui a travaillé dur et toujours fait tout ce qu’on attendait de lui, mais ne sait plus trop à présent dans quel sens orienter sa vie. C’est dans ce moment de vulnérabilité qu’il se trouve pris dans cette histoire — confronté à une femme visiblement complexe, malheureuse dans son existence, mais qui refuse systématiquement de s’ouvrir à lui ou même de partager quoi que ce soit d’autre que leurs étreintes.

La réaction violente, farouche de Mrs. Robinson dès que surgit le sujet d’Elaine est aussi très intéressante : on ne sait vraiment si elle aspire à protéger sa fille ou à se protéger elle-même, ou bien les deux. Quelle est vraiment leur relation — la mère idéalise-t-elle cette jeune femme vive mais douce, tellement différente d’elle, ou en est-elle terriblement jalouse ? Benjamin, pour sa part, semble convaincu qu’elle ne le juge pas assez bien pour s’approcher de son enfant. Tout ça est d’autant plus ambigu que la naissance imprévue d’Elaine a précipité le mariage visiblement si peu épanouissant des Robinson… Niveau psychologie, il y a matière à réfléchir.

Tout ça m’a vraiment appâtée, et j’aurais voulu voir creuser encore plus le personnage de Mrs. Robinson, son histoire familiale, cette vulnérabilité qu’elle refuse obstinément de laisser paraître. Sur Elaine aussi, il aurait pu y avoir beaucoup à dire. Tous les personnages m’ont beaucoup intriguée et j’aurais voulu en savoir encore plus ! Trop gourmande, c’est bien moi 😉 Mais c’est à prendre à bon escient car j’ai vraiment aimé ce film.

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