Ces rêves qu’on piétine - Sébastien Spitzer

Ces rêves qu’on piétine - Sébastien Spitzer Scotché ! Voilà dans quel état m’a laissé ce premier roman. Et pourtant ce n’était pas gagné au départ. Un livre découvert en avant-première début juin grâce au cercle des lecteurs du Furet du Nord dont j’ai eu la chance de faire partie cette année. Une lecture « imposée » avec une thématique qui ne m’inspirait guère. La seconde guerre mondiale, j’aime moyennement. Et l’idée de croiser, en avril 1945, les trajectoires de Magda Goebbels, femme la plus puissante du IIIème Reich, et d'Ava, petite fille miraculeusement rescapée du, me paraissait des plus casse-gueule.
J’y suis donc allé à reculons mais quitte à me répéter, j’ai été scotché. Par la façon dont Sébastien Spitzer mène sa barque d’abord, alternant les chapitres dans le bunker berlinois où Magda va bientôt empoisonner ses enfants et ceux où l’on suit la fuite d’Ava, gardienne d'un trésor dont elle est devenue dépositaire malgré elle. Par la richesse et la précision des faits, par les aspects très documentés du roman ensuite. Par l’écriture enfin, et ce fut-là ma plus belle et grande surprise. Une écriture magnifique, tenue, dense, sobre, bouleversante de réalisme et en même temps très littéraire sans jamais tourner à l’ampoulé, sans jamais tomber dans la dramatisation à outrance, sans jamais céder à la moindre facilité.
Mélangeant avec brio la petite et la grande histoire, Sébastien Spitzer signe un récit poignant et tout en finesse, entre ombre et lumière. Un premier roman comme on en lit peu et qui, je n’en doute pas une seconde, va beaucoup faire parler de lui.
Ces rêves qu’on piétine de Sébastien Spitzer. Les Éditions de l’Observatoire, 2017. 310 pages. 20,00 euros.


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