Valérian et Laureline… et moi

Chronique « Valérian et Laureline… et moi »

Scénario de Pierre Christin, dessin de Jean-Claude Mézière,

Public conseillé : tout public, à partir de 8 ans

Style : Aventure / S.F.,
Paru aux éditions Dargaud,
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kakaemono

Attention, Série culte !

Aujourd’hui, jour de sortie du film de Luc Besson “Valérian et l’empire des milles planètes”, j’aimerais partager avec vous une madeleine de Proust.
La série “Valérian et Laureline”, qui est née en 67 tout comme moi, fut pour le pré-ado que je fus une révélation. Première série ado-adulte que j’ai eu entre les mains, j’ai découvert cette pépite quand j’avais 8/10 ans. J’en dévorais les albums (j’avais du retard) et jusqu’à mes 20 ans, j’en attendais impatiemment chaque nouvel épisode. Cette série SF avait toutes les qualités qui me faisaient vibrer. L’aventure, bien sur, mais c’est surtout l’univers débridé que j’appréciais.
Pierre Christin (au scénario) et Jean-Claude Mézière (au dessin) me donnaient envie d’être, tout comme Valérian, un pilote de vaisseau intrépide (et un peu niais), au côté de la sublime Laureline. Ce duo antinomique, qui a inspiré une génération de lecteurs y traversaient l’espace et le temps, avec humour et énergie.

Avec la série, c’est une forme de liberté que les auteurs m’ont appris. Les deux derniers humains de l’univers vagabondaient au milieu d’un univers pluriel et poétique. Ce n’était pas le gentil “discours politique” qui me faisait vibrer (l’immobilisme des technocrates de Galaxity ou le pouvoirs des brouzoufs), mais la sensualité de Laureline et la sublime folie de ce monde mutli-sociétal et multi-racial. Les armes vivantes ; le Grognon bleu de Bluxte qui “chie” toute chose qu’il ingère (argent compris), Monsieur Albert et sa bienveillance ; la poésie de Ralph le Glapum’tien ; les planète-vaisseau-mondes ; les terres creuses ; les Shingouz, horribles (et attachants) espions-commerçants, les villes verticales aux taxis volants ; les animaux-maisons… Toutes ces inventions disparates et fantastiques que Christin et Mézière ont inventé et mis-en image sont tellement prégnantes qu’elles ont forgé mon imaginaire…

laurelineComme on a pu le lire dans les premières critiques du film de Luc Besson, les américains comparent cet univers à celui de “Star-Wars”. Pourtant, ce n’est pas mon avis. Le monde de Valérian et Laureline est beaucoup plus original et moins facile à appréhender, plus européen sans doute. Avec sa sortie imminente, je me suis demandé ce qu’il me restait de la série ? J’ai toujours en tête certains titres, relus au fil des ans avec plaisir.
De “L’empire de milles planètes » (T2) – 71 aux “Héros de l’équinoxe” (T8) – 78, ce fut un festival. Chaque épisode apportait son lot d’univers et de visuels déments ! “L’ambassadeur des ombres” (T6) -75, “Les oiseaux du maître” (T5) – 73 et « Bienvenue sur Alflolol” (T4) – 72 en sont les plus originaux et forts. Les deux diptyques qui suivirent “Métro Châtelet, direction Cassiopé“ / “Brooklin Station – Terminus Cosmos” et “Les Spectres d’Inverloch “ / “Les foudres d’Hypsis” restent pour moi de bons albums. Après, c’est plus flou et moins marquant…
La série s’est arrêtée en 2010, avec un point final sur un dernier triptyque un peu décevant. Le dernier album (T21) “L’Ouvretemps” ressemblait à un défilé de vieux amis, réunis pour un dernier baroud d’honneur.

Comme lecteur et fan de cette série (avec ses hauts et ses bas), je vais aller voir la version de Besson, en espérant ne pas être trop déçu. Avec un peu d’appréhension (je ne reconnais pas en Dane DeHaan, le Valérian façon vieux baroudeur que j’imaginais). Mais bon, restons ouvert et profitons du spectacle (qui sera au rendez-vous, ça j’en suis sur).

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Si vous avez envie de découvrir ou prolonger l’expérience, regardez ma sélection dans la galerie ci-dessus.
Pour les fans, vous pouvez aussi découvrir deux hors-série que les éditions Dargaud viennent d’éditer :
. Le ”Guide des mille planètes”, un abécédaire de la série, rédigé par le journaliste Christophe Quillien
. “Par les chemins de l’espace”, un recueil d’histoires courtes publiées en format poche dans les années 70.
Et enfin, le “Pilote – Spécial Valérian”, avec de nombreux hommages d’auteurs en bande dessinée et des témoignages de personnalités.
HS
Et si ça ne vous suffit pas, vous n’avez plus qu’à attendre, pour septembre, le “Valérian vu par Lupano et Lauffray”


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois