Les chevaliers d’Heliopolis (T1)

Chronique « Les chevaliers d’Heliopolis », tome 1 – Nigredo, l’oeuvre au noir

Scénario de Alejandro Jodorowsky, dessin de Jeremy, couleurs de Felideus,

Public conseillé : Adultes / Adolescents,

Style : Aventure,
Paru aux éditions Glénat, collection Graphica, le 17 mai 2017, 48 pages, 14,50 euros,
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L’Histoire

Fin du XVIIIe siècle, quelque part au nord de l’Espagne, la confrérie des Alchimistes se réunit dans leur temple secret. Maître Fulcanelli y présente son apprentis, le jeune “XVII”. Pour entrer dans l’ordre, il doit gagner un combat sans merci contre un gorille surpuissant, doté de la parole.
Au corps à corps, sa science des arts martiaux l’emporte, mais à l’arme blanche, XVII est en difficulté… Soudain, “XVII” se dénude complètement… et exploite le sentiment de surprise de son adversaire, pour le désarmer !
Après cette victoire, Fulcanelli révéle que son apprentis n’est autre que Louis XVII, roi de France légitime…
Mars 1778, l’alchimiste est auprès de ses majestés Louis XVI et Marie-Antoinette. Après 7 ans, les époux n’ont pas consommé leur mariage. Pour dépasser leurs problèmes respectifs, Fulcanelli conseille à Marie-Antoinette de boire trois gouttes d’un vin d’Egypte. Quant à Louis, il doit sacrifier le paon royal pour caresser sa femme avec une de ses plumes, une heure durant…

Ce que j’en pense

J’ai attendu cette nouvelle série de Jérémy, éditée chez Glénat, avec beaucoup d’impatience. Le dessinateur, ex-élève de Philippe Delaby, avait acquis fait ses gammes auprès de son maître. Puis, volant de ses propres ailes, avec Jean Dufaux, dans la grande série picaresque de pirates “Barracuda”. Il avait même fini les 21 dernières planches du tome « Sill Valt » de “La complainte des landes perdues”, après la mort inattendue de Delaby.

Cette fois-ci, il ne fait pas équipe avec un historien-scénariste-conteur, mais avec un autre grand scénariste touche-à-tout qu’on ne présente plus : Jodorowsky. Scénariste (“L’Incal”, “Juan Solo”, “John Difool”, “La caste des Méta-barons”…), mais aussi réalisateur, ses univers sont souvent riches, contrastés, violents et un peu gores.
Surfant sur les thématiques de l’initiation et du rapport maître/apprentis (sic…), Jodorowsky (“Jodo” pour les intimes) lui a concocté une série en quatre épisodes, dans l’univers des alchimistes.

Pour ce premier épisode, nous découvrons l’histoire du jeune Louis XVII, version Alejandro Jodorowsky. Mélangeant les faits historiques (la mort du jeune Louis XVII à 10 ans, dans les geôles de la prison du temple, l‘assassinat de Murat…) et l‘iconographie associée aux alchimistes (la pierre philosophale, l’initiation pour “apprendre à mourir et revivre”), il construit un récit initiatique, entre ésotérisme et histoire. Si les chemins empruntés sont originaux, l’histoire, elle, est assez simple. Bien entendu, les faits sont discutables et servent surtout à mettre en images (superbement !) de grandes scènes épiques et dramatiques. Si vous cherchez à vous évader le temps d’une lecture, vous allez être servis !

Au dessin, Jérémy est égal à lui même. Il nous offre de grandes cases, qui rappellent immanquablement les planches de “Baracudda”. Des compositions sobres et fortes qui me rappellent régulièrement des peintures romantiques, des personnages très caractérisés, un sens du découpage très cinématographique et une mise-en-lumière (assurée par Félideus) profonde et saturée. Voilà la pâte facilement reconnaissable de Maître Jérémy !
Au final, c’est beau et dramatique et visuellement puissant ! Reste à voir où le duo d’auteur nous emmènera ? J’espère que Jodorowsky dépassera les routes un peu galvaudées de l’Alchimie et de la vengeance… A suivre.

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