Resilience (T1) – Les terres mortes

Chronique « Résilience », tome 1 – Les terres mortes

Scénario et dessin de Augustin Lebon,

Public conseillé : Adultes / Adolescents,

Style : Anticipation
Paru aux éditions Casterman, le 3 mai 2017, 15.50 euros,
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L’Histoire

2068, l’Europe est devenue un désert agricole. Les forêts et les villes ont été rasées, remplacées par des champs de céréales transgéniques. Un gouvernement unique réside dans la capitale surpeuplée. Des « cites agricoles » ont été implantées en région. La Diosynta, multinationale qui exploite 90% des terres, fait respecter sa lois grâce à une milice : les FSI.
Adam, fils d’agriculteurs « Résilients’ et Agnès, sa compagne, sont restés seuls dans la vielle ferme. Quand ses parents réapparaissent, ils sont mortellement blessés par des pesticides… avant de mourir, Marianne, sa mère, demande à Adam de prévenir la Résilience. Un train part deux fois par an vers une ville secrète, où tout peut recommencer. S’ils se dépêchent, ils pourront fuir vers cet Eden…

Ce que j’en pense

Avec « Résilience », le jeune auteur augustin Lebon (« le Révérend » avec Liliane) nous propose une bd aussi originale que profonde. Il nous embarque dans un futur pas si lointain et carrément angoissant. La société est phagocytée par les compagnies d’OGM. La société civile s’est effondrée, et la terre, exsangue, ne suffit plus à faire vivre les hommes affaiblis par les manipulations génétiques. Les gouvernements ont cédés, eux aussi, devant la pression. Ces grandes compagnies font régner leur ordre grâce à une milice armée redoutable.

En face de ce mal, quelques résistants se dressent. D’un côté, les « résiliants » qui veulent réapprendre aux hommes à prendre soin de la terre. De l’autre, les « Fils de Gaiä », qui prônent la lutte armée. Au milieu de cette bataille, Adam, fils de résiliants, va devoir s’interroger sur son choix, à la mort de ses parents…

Vous l’aurez compris, Augustin Lebon nous offre un récit d’anticipation écologique engagé, qui se pose des questions. Avec le parcours initiatique d’Adam, se pose pour nous aussi la question morale. Faut-il agir violemment et rapidement contre ceux qui protègent un système pourri où doit on préférer une guérison lente et bienveillante ?
Bien entendu, en nous projetant dans ce monde futur effrayant, il nous rappelle les risques que nous encourons aujourd’hui…
Débat moral, réflection écologique et aventure humaine, c’est tout ça à la fois « Résilience ».

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Augustin construit un dessin classique, aussi bien dans le trait que dans les compositions. Pas de grandes envolées graphiques, mais le dessin d’un jeune auteur qui s’affirme et se construit. sa narration reste toujours fluide, même son dessin n’est pas ce qui m’a touché le plus. Les thèmes abordés et l’intelligence du traitement sont les vrais valeurs. C’est une série que j’aurais plaisir à suivre, pour voir comment Augustin développera son récit ?

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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois