Le troisième Gédéon - Taro Nogizaka

Le troisième Gédéon - Taro Nogizaka Octobre 1788. Alors que l’Ancien Régime vit ses dernières heures, les campagnes françaises sont touchées par une famine ravageuse. Gédéon, fervent défenseur du peuple, rêve de devenir député du Tiers-Etat. En attendant son heure de gloire, il en est réduit pour survivre à écrire sous le manteau des romans érotiques. Mais même publiés clandestinement, ces textes sulfureux finissent par lui attirer des ennuis. Ennuis dont va le tirer son ami d’enfance Georges, un noble cachant son visage derrière un loup et dont les idées politiques sont bien plus radicales que les siennes. Georges ne veut pas, comme Gédéon, transformer le fonctionnement du pays, il veut purement et simplement détruire l’ordre établi et l’ensemble des institutions.
Un drôle de manga historique, hyper réaliste sur certains détails (architecture, vêtements, organisation sociale, etc.) et beaucoup moins rigoureux sur d’autres aspects. Les personnages de Robespierre et St Just sont  par exemple représentés de façon très « libre », pour ne pas dire plus. Pareil pour les positions idéologiques défendues pas George, anarchiste un siècle avant l’heure.
Le troisième Gédéon - Taro Nogizaka Ce tome d’introduction laisse logiquement beaucoup de questions en suspens, notamment sur la relation entre Georges et Gédéon. On devine que c’est deux-là partagent  quelques lourds secrets depuis l’enfance et il est difficile de savoir qui du réformiste ou de l’extrémiste va au final prendre le dessus. Est-ce suffisant pour attendre la suite avec impatience ? Pas franchement en ce qui me concerne. Tout ça est sympa sans plus, même si j’aime beaucoup le trait simple et expressif de Taro Nogizaka, auteur à succès de la série « La tour fantôme ». Pas le manga du siècle, donc, mais une réflexion un peu décalée sur la fin d’une époque trouble et la naissance d’une époque encore plus trouble de l’histoire de France. A réserver aux amateurs de curiosités.
Le troisième Gédéon de Taro Nogizaka. Glénat, 2017. 200 pages. 7,60 euros.