Monet, nomade de la lumière (One shot)

Chronique « Monet, nomade de la lumière »,

Scénario de Salva Rubio, dessin et couleur de Efa,

Public conseillé : Adultes / adolescents (à partir de 10 ans),

Style : Biographie,
Paru aux éditions « Le Lombard », le 17 mars 2017, 112 pages couleurs, 17.95 euros,
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L’Histoire

Le Havre, 1857. Le jeune Monet est un enfant doué en dessin, qui s’ennuie ferme à l’école. Été 1858, après avoir longtemps décliné l’invitation, il s’initie avec Eugène Boudin aux paysages en pleine nature. Là, il apprend ce qu’est vraiment la peinture : pureté et sincérité !
Fort de cette révélation, Monet abandonne la destinée paternelle (reprendre le magasin) pour se consacrer entièrement à son art. A Paris, il fréquente l’académie Gleyre et y rencontre ses nouveaux amis rebelles : Renoir, Pissaro, Bazille, Sisley… Mais pour gagner sa vie, il faut vendre ses toiles et le seul moyen est d’exposer au Salon… Là où classicisme et peinture historique sont privilégiés sur réalisme et paysage…
En 1863, le jury refuse prêt de 3.000 oeuvres. Les peintures en question sont montrées au public au « Salon des refusés”, qui n’y comprend rien… Cette année là, une oeuvre attire son attention “Le déjeuner sur l’herbe” de Manet…

Ce que j’en pense

Décidément, les albums de bBD sur la vie des grands peintres se suivent mais ne se ressemblent pas. Après “Natures Mortes” (de Zidrou et Oriol), voici une nouvelle biographie de peintre impressionniste. Mais ici, les espagnols Efa (au dessin) et Rubio (au scénario) ne prennent aucune liberté avec la vérité. Rubio se lance dans une description quasi maniaque de la vie de Monet ! Extrêmement documenté et détaillé, sa connaissance du sujet est sans faille. Ainsi, il explore la vie (souvent difficile) de ce fou de peinture.

Raconté à la première personne (à la place de Monet, donc) Rubio nous entraîne dans le sillage du maître, de ses années de jeunesse jusqu’à sa vieillesse tranquille à Giverny. Il nous raconte toutes ses “trajectoires” : sa vie intime (avec sa femme, ses enfants, et ses maîtresses..), sa vie sociale (ses rapports avec les autres “impressionnistes” dont il fut un des chefs de fil), et sa vie quotidienne (souvent désargenté pour ne pas dire misérable).

Cela fait beaucoup d’informations à digérer, mais Rubio, en bon conteur, passe d’un sujet à l’autre avec aisance. Il nous fait toucher du doigt ce “monstre de l’art”, complexe et pas toujours très cohérent. Plus important, il nous fait comprendre sa démarche artistique qui se construit au fur et à mesure, de rencontres en révélations.

Au dessin, Efa (« Les Icariades », « Alter Ego », « Le Soldat ») réalise une belle prouesse. Sans chercher à copier les peintures impressionnistes, il se glisse dans leur vision. Ses planches semblent sorties d’un tableau et font la liaison entre vision et réalité. C’est beau, pictural et souvent touchant.
De plus, le duo d’auteurs joue avec les vrais tableaux (qu’il s’amusent à mettre en scène), en total respect. Le long appendice en fin d’album est là pour en témoigner.

Alors, que vous souhaitiez découvrir la vie privée de Monet ou vous immerger dans sa vision d’artiste, “Monet, Nomade de la lumières” est là pour vous !

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